Le Pakistanais Imran Khan promet d'œuvrer à la paix en Afghanistan

«Le Pakistan fera tout, tout ce qui est possible, pour aider à réduire cette violence et à avancer vers un cessez-le-feu», a laissé entendre le chef du gouvernement pakistanais, dont le pays est de longue date accusé par Kaboul de soutenir les talibans.

 

Le premier ministre pakistanais, Imran Khan, s'est engagé à contribuer à réduire la violence en Afghanistan et à oeuvrer en faveur d'un cessez-le-feu entre les talibans et les troupes afghanes, lors d'une visite jeudi dans ce pays voisin ravagé par la guerre depuis 2001.

«Nous constatons avec inquiétude que le niveau de violence augmente, malgré les discussions au Qatar» entre les talibans et le gouvernement afghan, a déclaré Imran Khan à la presse après une rencontre avec le président afghan, Ashraf Ghani, pour sa première visite à Kaboul depuis son élection en 2018. «Le Pakistan fera tout, tout ce qui est possible, pour aider à réduire cette violence et à avancer vers un cessez-le-feu», a ajouté le chef du gouvernement pakistanais, dont le pays est de longue date accusé par Kaboul de soutenir les talibans.

Les violences ont augmenté ces dernières semaines en Afghanistan, malgré l'ouverture en septembre à Doha de pourparlers de paix entre les talibans et le gouvernement afghan. Elles sont surtout l'oeuvre des talibans, qui cherchent ainsi à influencer le processus de paix, pour l'instant au point mort. Imran Khan a souligné que c'était le Pakistan qui avait d'abord persuadé les talibans de parler à Washington. Ces discussions ont débouché sur la signature à Doha en février d'un accord entérinant le retrait des forces américaines d'ici mai 2021.

Relations tendues

Il a aussi vanté les efforts du Pakistan dans l'ouverture des négociations de Doha. «Nous, le peuple et le gouvernement du Pakistan, n'avons qu'une préoccupation (...), nous voulons la paix en Afghanistan», a-t-il affirmé. Les relations diplomatiques entre le Pakistan et l'Afghanistan sont tendues depuis de nombreuses années. De nombreux Afghans reprochent à leur voisin de s'immiscer dans les affaires internes de leur pays, d'aider les talibans et de délibérément déstabiliser l'Afghanistan.

Islamabad a toujours rejeté ces accusations, même si de nombreux dirigeants talibans vivent à Quetta, dans le sud-ouest du Pakistan, et que les insurgés ont dans le passé bénéficié d'une large liberté de mouvement à la frontière avec l'Afghanistan. La semaine dernière, Islamabad a pour sa part reproché à l'Afghanistan de laisser l'Inde installer sur son sol des camps pour l'entraînement de groupes ayant pour objectif d'attaquer le Pakistan. Aussi bien New Delhi que Kaboul ont nié ces accusations.

Ghani, dont les appels à un cessez-le-feu ont été à plusieurs reprises rejetés par les talibans, a réitéré son souhait d'une trêve immédiate. «La violence n'est pas la solution», a-t-il asséné. Ces six derniers mois, les talibans ont mené 53 attaques suicides et procédé à 1250 explosions, qui ont tué 1210 personnes et en ont blessé 2500, a indiqué jeudi le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Tariq Arian.

 


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