Brexit : un «no deal» serait une «aubaine» pour les criminels à la frontière irlandaise

La période de transition qui a suivi le Brexit doit prendre fin décembre. Sans accord, les futures relations entre l'UE et le Royaume-Uni ne seront pas clairement établies.

Le retour d'une frontière dure entre l'Irlande et l'Irlande du Nord fait craindre des difficultés pour la police de contrôler les réseaux criminels. PAUL FAITH / AFP

 

Un échec des négociations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pourrait constituer une «aubaine» pour les réseaux criminels à la frontière irlandaise, a averti la ministre nord-irlandaise de la Justice, Naomi Long, mercredi 18 novembre. Tout changement dans les dispositifs policiers à la frontière entre l'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique d'Irlande du Nord, combinée avec des différences accrues entre les marchés de chaque côté de la frontière, constituerait «une potentielle aubaine pour le crime organisé».

S'exprimant devant les membres de la commission parlementaire britannique chargée de l'Irlande du Nord, Naomi Long a déclaré que le responsable de la police de la province britannique était «inquiet d'une croissance du marché noir» en cas de «no deal».

Londres et Bruxelles sont actuellement engagés dans des pourparlers de dernière minute pour parvenir à un accord sur leur relation future avant l'expiration fin décembre de la période de transition qui a suivi le Brexit, intervenu fin janvier dernier. Un accord doit être scellé dans les prochains jours pour pouvoir être examiné et ratifié par le Parlement européen d'ici la fin de l'année.

Le «spectre d'un no deal» signifie pour la police la perspective d'être exclue «en temps réel» des systèmes informatiques utilisés dans l'UE qui partagent leurs fichiers en matière de personnes recherchées, de données ADN, d'empreintes digitales et de casiers judiciaires. Les agents n'auront pas non plus accès aux agences comme Europol et perdront la possibilité de procéder à des extraditions rapides, a-t-elle déclaré. «C'est clairement le pire scénario possible», a-t-elle ajouté.

Les contrôles le long de la frontière de 500 kilomètres entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord ont été supprimés à la fin des «Troubles». L'Accord du Vendredi saint avait mis fin en 1998 à trois décennies sanglantes opposant républicains majoritairement catholiques et unionistes majoritairement protestants.

La suppression des points de contrôle a été rendue possible car l'Irlande et le Royaume-Uni étaient tous deux membres du marché unique et de l'union douanière de l'UE. À la fin de la période de transition, des dispositions spéciales sont prévues pour empêcher le retour d'une frontière dure. Cependant, la police nord-irlandaise a averti que dès 2021, la frontière pourrait représenter pour les réseaux criminels une porte d'entrée vers le Royaume-Uni ou l'UE


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