Professeur décapité : le meurtrier était en contact avec un djihadiste russophone en Syrie

L'identité du djihadiste en question n'a pas encore été établie à ce stade. Son adresse IP le situe à Idleb, en Syrie.

Le meurtrier de Samuel Paty était en contact avec un djihadiste russophone en Syrie, a indiqué jeudi 22 octobre une source proche du dossier. L'identité de ce djihadiste n'a pas été établie à ce stade, a ajouté de même source. Selon le Parisien , cette personne, localisée grâce à son adresse IP, serait basée à Idleb, une zone instable aux mains des djihadistes.

Abdoullakh Anzorov, réfugié d'origine russe tchétchène, avait envoyé vendredi sur les réseaux sociaux, un message audio en russe hésitant après avoir posté la photo du professeur d'histoire décapité à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines).

Dans ce message ponctué d'épithètes coraniques, qui a été authentifié par les enquêteurs, l'assaillant est essoufflé. Il explique avoir «vengé le prophète», en reprochant à Samuel Paty de l'avoir «montré de manière insultante». «Frères, priez pour qu'Allah m'accepte en martyr», dit-il selon une traduction de l'AFP.

Ce message a été relayé dans une vidéo diffusée sur Instagram, notamment. Il était accompagné des deux tweets du meurtrier (dont l'un était la photo de la victime) dans lesquels il reconnaissait avoir tué Samuel Paty. Il contient aussi deux mots en russe faisant référence à l'organisation État islamique. L'enquête a mis au jour une radicalisation rapide d'Abdullakh Anzorov.

Idleb, dernier bastion djihadiste

La province d'Idleb est considérée comme le dernier grand bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest de la Syrie. Elle est tenue par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

Mais ces territoires accueillent une nébuleuse de groupuscules jihadistes, qui se livrent parfois à des luttes intestines, tandis qu'y subsistent des cellules clandestines du groupe État islamique (EI) pourchassées par HTS.

Des milliers d'étrangers se trouvent dans ces régions, notamment des Français, des Britanniques, des Tchétchènes, qui s'y sont installés par milliers au fil des ans, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

«Les Tchétchènes qui sont présents à Idleb ont leurs propres factions indépendantes, mais qui sont alliées à Hayat Tahrir al-Cham», a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. «Ils se trouvent à Idleb mais aussi dans le nord-est de la région voisine de Lattaquié», a-t-il précisé.


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.