Le Qatar supprime le "visa de sortie" pour les travailleurs domestiques

Le Qatar a supprimé jeudi l'obligation du "visa de sortie" pour des employés de maison dans le cadre de sa politique en faveur des droits des travailleurs immigrés, dans ce pays hôte de la Coupe du monde 2022 particulièrement exposé aux critiques internationales.

En 2018, Doha avait déjà mis fin à l'obligation pour la majorité des travailleurs immigrés d'obtenir l'autorisation de leurs patrons pour quitter le pays. 

Cette mesure était liée à la "kafala", ou "parrainage", dénoncé par des ONG comme de l'esclavage moderne, permettant entre autres aux entreprises d'interdire à leurs salariés de changer d'employeur ou de quitter le pays.

"Désormais, un employé de maison a le droit d'entrer et de sortir du pays sans l'autorisation de son employeur", a déclaré à l'AFP le sous-secrétaire du ministère du Travail, Mohamed al-Obaidli.

Avec cette nouvelle mesure, seul le personnel militaire aura systématiquement besoin de l'approbation de leur direction pour quitter le territoire.

"Nous travaillons sur un système complet de droit (du travail)", a ajouté le responsable qatari. 

Cette annonce fait suite à la publication mardi du rapport annuel de Human Rights Watch reprochant aux réformes au Qatar de pas être "allées assez loin" et que leur "mise en œuvre a été inégale".

En vertu de la nouvelle réglementation, les employés de maison doivent donner un préavis de 72 heures à leur employeur avant de partir.

Les entreprises peuvent également désigner jusqu'à 5% de leur personnel comme des personnes "responsables", comme celles qui ont une responsabilité financière, qui devront toujours demander l'approbation de la direction pour partir.

Quelque deux millions d'étrangers travaillent au Qatar, dont beaucoup sont employés directement ou indirectement sur de vastes projets d'infrastructure pour la Coupe du monde de 2022, la première organisée dans le Golfe et au Moyen-Orient.

Parallèlement aux réformes des visas de sortie, le Qatar a également annoncé en octobre qu'il supprimerait l'obligation pour certains travailleurs d'obtenir l'autorisation de l'employeur avant de changer d'emploi.

Doha doit également introduire un salaire minimum permanent cette année pour remplacer le plancher temporaire actuel de seulement 200 dollars (180 euros) par mois.


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