Le Venezuela s'insurge contre l'arrivée d'un bateau de guerre américain à Trinité-et-Tobago
Publié le 27/10/2025 | Ajouter un commentaire
Caracas s'est insurgé dimanche 26 octobre contre la présence d'un navire de guerre lance-missile américain à Trinité-et-Tobago, archipel situé à une dizaine de kilomètres du Venezuela. Le pouvoir vénézuélien a estimé qu'il s'agissait « d'une provocation » pouvant mener à une « guerre dans les Caraïbes ».

La venue de l'USS Gravely dans la capitale de Trinité-et-Tobago, Port-d'Espagne, avait été annoncée jeudi 23 octobre par le gouvernement de ce pays anglophone de 1,4 million d'habitants. Une unité de marines, officiellement pour des exercices avec l'armée trinidadienne, s'y est également déplacée.
Cette venue survient alors que le président américain Donald Trump, qui a autorisé des actions clandestines de la CIA sur le sol vénézuélien, accentue sa pression sur son homologue Nicolas Maduro. Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d'une opération contre le narcotrafic, visant particulièrement le Venezuela. Donald Trump a aussi annoncé l'arrivée du porte-avions Gerald R. Ford, le plus grand au monde.
Caracas estime que la visite de l'USS Gravely est « une provocation militaire de Trinité-et-Tobago en coordination avec la CIA pour provoquer une guerre dans les Caraïbes ». Le pouvoir vénézuélien, qui annonce régulièrement démanteler des complots réels ou imaginaires, assure aussi avoir « capturé un groupe de mercenaires » liés à « la CIA » et découvert la préparation « d'une attaque sous faux drapeau (...) visant à générer un affrontement militaire complet contre notre pays ».
Dans un communiqué dimanche soir, le gouvernement de Trinité-et-Tobago a affirmé que la visite du navire de guerre « vise à renforcer la lutte contre la criminalité transnationale et à développer la résilience grâce à des formations, des activités humanitaires et une coopération en matière de sécurité ». Il met en avant ses relations « avec le peuple du Venezuela » compte tenu de leur « histoire commune » et son engagement dans les Caraïbes « pour la création d'une région plus sûre, plus forte et plus prospère ».
La drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime »
Donald Trump accuse son homologue vénézuélien d'implication directe dans le trafic de drogue, ce que ce dernier dément formellement. Pour Nicolas Maduro, Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime » et s'emparer des importantes réserves de pétrole de son pays.
La Première ministre de Trinité-et-Tobago Kamla Persad-Bissessar est un fervente partisane de Donald Trump. Elle a adopté dès son accession au pouvoir en mai un discours virulent contre le pouvoir vénézuélien ainsi que contre l'immigration et la criminalité vénézuéliennes dans son pays.
Les États-Unis mènent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes, mais aussi dans le Pacifique, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants.
Jusque-là, dix ont été revendiquées, tuant au moins 43 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres du gouvernement américain. Des experts ont remis en question la légalité des frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n'ont pas été interceptés ou interrogés.