Une partie de l’Europe étouffe sous une canicule exceptionnelle et précoce

Des records de températures battus en France, des incendies en Espagne, l’Italie frappée par la sécheresse… Une partie de l’Europe est frappée de plein fouet par un épisode caniculaire intense.

 

La canicule qui touche le sud de l’Europe depuis quelques jours devrait atteindre son point culminant ce samedi 18 juin. En France, c’est la quasi-totalité du territoire qui devrait être touché par des chaleurs extrêmes. Onze départements du sud-ouest ont été placés en vigilance rouge avec des températures qui pourraient atteindre localement les 42°C, selon Météo-France, 58 autres, de la région parisienne à la frontière allemande, ainsi que de la Bretagne à la région lyonnaise, sont dans l'orange.

Vendredi, des records pour un mois de juin ont déjà été battus dans au moins 11 communes, avec notamment 40,4°C à Carcassonne, une ville du sud de l'hexagone. « Nous sommes dans un épisode de canicule très précoce, un épisode fort qui dure un peu plus que prévu », a déclaré la ministre française de la Santé Brigitte Bourguignon lors d’un déplacement dans une maison de retraite.

« La France est le pays le plus touché par les températures extrêmes. Elle est au cœur de la zone impactée par les chaleurs les plus exceptionnelles », explique François Gourand, prévisionniste chez Météo France qui note que l'Espagne est également touchée mais de manière moins extrême « par rapport à ce qu’elle a l’habitude d’avoir ». L'Allemagne aussi devrait être impacté par de très fortes températures dimanche, note l'expert.

L’ONU appelle à « agir maintenant »

En Espagne, la vague de chaleur qui s’abat sur le pays depuis près d’une semaine a provoqué des incendies qui mobilisent fortement les pompiers. Plus de 3 000 personnes ont ainsi été évacuées du parc d'attractions du Puy du Fou Espagne, dans le centre du pays. Des incendies ont également été rapportés dans la Sierra de la Culebra (nord-ouest), en Catalogne et près de Baldomar, dans la province de Lérida.

De son côté, l’Italie subit la sécheresse. Dans le nord du pays, la région de la Lombardie s’apprête à déclarer l’état d’urgence car les récoltes sont menacées. Le rationnement a déjà débuté dans la Plaine du Po, région très agricole où l’épisode de sécheresse est le plus fort depuis près de 70 ans.

L'Organisation des Nations unies (ONU) a appelé vendredi à « agir maintenant » contre la sécheresse et la désertification afin d'éviter des « désastres humains ». « Chaque action compte », a déclaré le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), Ibrahim Thiaw.

Conséquence directe du réchauffement climatique

En France également, le manque d’eau inquiète. « La sécheresse des dernières semaines a accéléré la maturité des céréales : certaines sont prêtes avec trois semaines d'avance, et trois jours de canicule terrible ont fait le travail de murissement de 10-15 jours », a expliqué Christiane Lambert, la dirigeante du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA.

Selon ses estimations, selon les régions et en fonction de la météo des prochains jours, il y a un risque d'avoir des pertes de rendement « entre 10 et 30% », car « les céréales sont sèches, brûlées » par les températures excessives.

Selon les scientifiques, de telles vagues de chaleur en Europe sont la conséquence directe du réchauffement climatique. Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur. Dans l’avenir, la survenue de nouveaux épisodes caniculaires plus intenses ou précoces est donc loin d’être exclue. « Les recherches sur le changement climatique nous disent sans ambiguïté que les vagues de chaleur seront plus précoces, plus intenses et éventuellement plus longues également, donc on est tout à fait dans un schéma récurrent de ce qu’on attend dans les prochaines années avec le réchauffement climatique », confirme le prévisionniste. 

Il évoque les nombreux risques de ces fortes chaleurs : « Avec des températures extrêmement élevées, souvent couplées à des taux d’humidité très bas, les risques d’incendie s’envolent dans la plupart des régions qui sont déjà naturellement asséchées. Pour le domaine agricole, ces conditions ne peuvent qu’aggraver la situation. Et puis il y a un danger pour la santé humaine. Nous ne sommes pas du tout habitué à des températures record dans nos régions. »


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