En visite à Londres, le Premier ministre japonais scelle un accord de défense

Le Premier ministre japonais en visite au Royaume-Uni, ce jeudi 5 mai. Fumio Kishida a rencontré son homologue britannique Boris Johnson. Les deux hommes ont signé un accord de défense qualifié d'inédit, rassemblant deux monarchies parlementaires, qui sont aussi toutes les deux insulaires.

 

L'accord conclu ce jeudi doit permettre le rapprochement des armées japonaise et britannique. Ce partenariat devrait se concrétiser sous la forme d'entraînements, d'exercices conjoints et de coopération dans le domaine de l'assistance humanitaire.

C'était la première visite de Fumio Kishida au Royaume-Uni. Elle a été notamment marquée par une démonstration de vol effectuée par trois avions de la Royal Air Force.

Aux côtés du Premier ministre japonais sur le perron de Downing Street, Boris Johnson a souligné l'importance de « l'unité » entre alliés européens et est-asiatiques face à l'émergence de « puissances autocratiques et coercitives ». La Russie a été expressément citée, même si Tokyo et Londres négocient l'accord depuis septembre.

En amont de la rencontre, le gouvernement britannique a annoncé la nomination d'un « émissaire commercial spécial » au Japon, pour renforcer les échanges. Le Royaume-Uni devrait bientôt lever son embargo sur les produits alimentaires originaires de Fukushima, Boris Johnson d'ailleurs a pu goûter du popcorn produit dans la région.

Dans la foulée du Brexit, Londres espère rejoindre l'accord de libre-échange trans-Pacifique. Or, le Japon est décisionnaire pour cette candidature.

Accord nippo-britannique : la Chine en toile de fond

Si MM. Johnson et Kishida sont à la pointe en matière de condamnation de l'invasion russe en Ukraine, l'accord trouvé ce jeudi à Londres concerne bien sûr avant tout la région Indo-Pacifique. Le Premier ministre britannique a parlé d'un rapprochement « entre les actes des puissances autocratiques et coercitives en Europe et ce qui pourrait se passer en Asie orientale », où le Japon revendique les îles Kouriles sous contrôle russe, et où la Chine développe son influence.

« La sécurité dans les zones euro-atlantique et indo-pacifique est indivisible », souligne le porte-parole de Downing Street, ajoutant que « les démocraties à travers le monde doivent se dresser dans l'unité contre les régimes autoritaires ». Boris Johnson n'oublie pas Pyongyang, qualifiant le récent tir de missile balistique nord-coréen d'« acte de provocation ». Et d'ajouter que Londres se tient « épaule contre épaule » avec Tokyo et ses alliés en Asie.

Le Japon et le Royaume-Uni figurent d'ailleurs parmi les 14 pays qui vont envoyer, en août prochain, des soldats aux manœuvres militaires annuelles organisées entre les armées indonésienne et américaine sur l'archipel de Sumatra et l'île de Bornéo, aux confins sud-occidentaux de la mer de Chine méridionale. Cette partie du monde, hautement stratégique pour la navigation commerciale notamment, est revendiquée par Pékin dans sa quasi-totalité.


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.