Afghanistan: deux journalistes étrangers et leurs collègues afghans détenus à Kaboul

Deux journalistes étrangers et leurs collègues afghans, en mission pour le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) en Afghanistan, ont été arrêtés et sont détenus à Kaboul.

 

La détention à Kaboul des deux journalistes occidentaux et de leurs collègues afghans travaillant pour le HCR remonte à au moins cinq jours. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés avait préféré garder secrète l’information jusque-là, afin de ne pas compromettre les négociations en cours pour obtenir la libération de cette équipe de reporters indépendants. Ils avaient été missionnés par l’agence de l’ONU pour réaliser des reportages sur les activités du HCR.

L’information avait été donnée plus tôt vendredi sur les réseaux sociaux par l’épouse de l’un des journalistes en détention. Amrullah Saleh, premier vice-président de la République islamique d’Afghanistan entre 2020 et la prise de Kaboul, et l’une des figures de la Résistance contre les talibans en exil, a aussi révélé cette détention dans un tweet.

L’agence de l’ONU ne communique pas sur l’identité et la nationalité des deux journalistes étrangers ni sur le nombre de leurs collègues afghans arrêtés, pour des raisons de sécurité. Certains médias étrangers ont toutefois révélé le nom de l’un des journalistes, de nationalité britannique.

Des féministes portées disparues 

Le motif de leur arrestation reste inconnu à ce jour. Mais selon le quotidien américain The Washington Post, qui cite une source au sein de services de renseignement taliban, l’équipe de reporters serait accusée d’espionnage.

Human Rights Watch appelle à la libération de ces journalistes. « Les talibans veulent empêcher la diffusion de reportages sur les problèmes auxquels le peuple afghan est confronté, à savoir l'insécurité alimentaire et la répression des talibans », a réagi Patricia Gossman, la directrice adjointe de la division Asie de l’organisation de défense des droits de l’homme.

Depuis que les fondamentalistes religieux ont pris le pouvoir il y a six mois, plusieurs journalistes et militants de la société civile afghans ont été arrêtés, maltraités, emprisonnés. Plusieurs militantes féministes sont même portées disparues après avoir été arrêtées par les talibans.

Sur Twitter, le porte-parole du gouvernement taliban a réagi en déclarant : « Les ressortissants étrangers qui s'identifiaient comme appartenant à une organisation internationale étaient détenus parce qu'ils n'avaient pas de carte d'identité, de permis ou les documents nécessaires. Ils étaient en bon état et en contact avec leurs familles. »


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