Pourparlers russo-américains: huit heures de discussions sans véritables avancées

Après huit heures de tête-à-tête à Genève, les représentants russe et américain ont montré des signes d'apaisement. Mais leurs positions n'ont pas bougé.

 

La vice-secrétaire d'État américaine Wendy Sherman a qualifié les échanges de « francs et directs ». Son homologue russe Sergueï Ryabkov les a jugés « longs et difficiles ». Mais à l'issue de huit heures de pourparlers à Genève, et alors que ces négociations s'annonçaient sous haute tension, le ton était plus apaisé entre Washington et Moscou.

Sur le fond, en revanche, les lignes n'ont pas vraiment bougé, chaque partie campant sur ses positions. Si la Russie a réaffirmé ne pas vouloir l'attaquer l'Ukraine, elle n'a pas non plus cédé à la demande de Washington de retirer les troupes massées à sa frontière où elles effectuent officiellement des manœuvres et des exercices.

Ces huit heures de discussions ont donc surtout permis de rappeler les lignes à ne pas franchir. Se disant « satisfait » du sérieux avec lequel les Américains ont accueilli les demandes russes pour garantir sa sécurité face à l'Otan, Sergueï Ryabkov a néanmoins prévenu : jamais Moscou ne laissera l'Ukraine entrer dans l'Alliance atlantique. « Il faut qu'un vrai geste en direction de la Russie soit fait », a-t-il insisté. Des concessions doivent être faites « rapidement ».

La perspective que l'Ukraine puisse un jour intégrer l'Otan est régulièrement dénoncée par la Russie, qui y voit une menace pour sa propre sécurité, justifiant l'envoi de quelque 100 000 soldats à la frontière entre les deux pays. Le Kremlin affirme que les Occidentaux provoquent la Russie en stationnant des militaires à ses portes et en armant l'armée ukrainienne. Il réclame donc deux traités pour interdire tout élargissement futur de l'Otan et la fin des manœuvres militaires occidentales à proximité des frontières russes.

Jamais Washington ne laissera un pays décidé à la place d'un autre s'il peut ou non adhérer à l'Otan, a répliqué son homologue américaine. La « politique de portes ouvertes » de l'Alliance atlantique se poursuivra en dépit des demandes russes.

Les discussions de lundi à Genève lancent une semaine diplomatique intense. Une réunion Otan-Russie est prévue mercredi à Bruxelles, avant une rencontre jeudi à Vienne de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), plateforme de dialogue Est-Ouest issue de la Guerre froide.


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.