Russie: la Cour suprême dissout l'ONG Mémorial, pilier de la société civile

La Cour suprême russe a ordonné, ce mardi 28 décembre, la dissolution de l'ONG, pilier de la défense des libertés dans la Russie contemporaine et gardienne de la mémoire du Goulag. Un nouveau palier dans la répression qui s'est accélérée tout au long de l'année 2021.

 

Il aurait fallu un miracle. Mais il ne s’est pas produit. La plus ancienne et respectée des organisations de défense de droits de l’homme en Russie a été dissoute par la justice. Motif : elle n’a pas respecté ses obligations découlant de son statut « d’agent de l’étranger », équivalent d’ennemi du peuple sous l’URSS.

Ce verdict illustre encore une fois la politique des autorités qui cherchent à impressionner, dissuader ou faire taire les voix trop critiques envers le pouvoir. Le large écho international, l’important mouvement de soutien apparu dans le monde entier, n’auront servi à rien. Les poursuites visant Mémorial sont le produit de l’affrontement de deux visions de l’histoire russe : faire la lumière sur les millions de victimes des crimes de l’URSS pour éviter le retour au totalitarisme et la glorification de la puissance de l’Union soviétique face à l’Allemagne nazie, en minimisant les répressions de Staline.

Cette dissolution de Mémorial International intervient après celles de toutes les organisations fondées par l’opposant Alexey Navalny et le classement en tant qu’« agents de l’étranger » de multiples ONG, organes de presse ou même de personnes physiques depuis le début de l’année.

Cette décision de la Cour suprême marque en quelque sorte un retour en arrière, selon Françoise Daucé, directrice d'études à l’École des hautes études en sciences sociales, spécialiste de la Russie et membre de l’ONG Mémorial France. Selon elle, « cette décision est désastreuse pour l'association elle-même, pour l'ensemble de ses membres, mais également pour l'ensemble de la société russe d'aujourd'hui et la possibilité d'y agir et de s'y exprimer librement ». 

 

On a l'impression de faire face à un retour en arrière assez funeste. On est 30 ans jour pour jour presque après la chute de l'URSS. Et on a l'impression de voir un retour à la période soviétique...


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