Washington et l'AIEA déplorent l'impasse avec Téhéran avant les pourparlers sur le nucléaire iranien

Ce mercredi 24 novembre, le chef de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) est revenu d'une visite à Téhéran sur un constat d'échec. Il n'a pu obtenir d'accord avec les dirigeants iraniens sur un point crucial : la surveillance internationale des progrès nucléaires de la République islamique.

 

« Nous approchons du point où je ne pourrai plus garantir la continuité des connaissances » sur le programme nucléaire iranien, a déploré Rafael Grossi en ouverture d'un conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne.

De retour de Téhéran, le patron de l'agence onusienne a certes parlé de « discussions constructives avec les responsables iraniens, mais sans aucun résultat ». L'Iran continue de restreindre l'accès à des sites nucléaires que l'AIEA doit surveiller, conformément à l'accord nucléaire de 2015. Cette surveillance se fait à l'aide de caméras que l'Iran a débranché ou par des inspecteurs de l'Agence internationale. Mais certains d'entre eux ont été soumis à des « fouilles excessivement intrusives », selon l'AIEA

De nombreuses zones d'ombre

Autre point noir : quatre sites n'ont pas été officiellement déclarés, alors que des matières nucléaires y ont été détectées. Ces zones d'ombres s'ajoutent à d'autres constats de l'AIEA : l'Iran accumule de l'uranium enrichi à un degré de concentration et dans des quantités qui s'éloignent sans cesse des limites d'un programme nucléaire civil. Autant de sujets brûlants pour les négociateurs qui se retrouveront à Vienne lundi prochain 29 novembre après cinq mois de suspension.

L'émissaire américain Robert Malley a toutefois prévenu que les États-Unis ne resteront pas « les bras croisés » si l'Iran ne négocie pas de bonne foi pour sauver l'accord sur son programme nucléaire et continue à le développer. Les États-Unis de Donald Trump ont tourné le dos en 2018 à ce compromis historique. Depuis, l'Iran a franchi de nombreuses lignes rouges, notamment sur l'enrichissement de l'uranium.

En écho de la déception exprimée par Rafael Grossi, les États-Unis, ont eux aussi déploré l'absence d'avancée entre l'AIEA et l'Iran, estimant que la position de Téhéran était « un mauvais signe » avant la reprise des négociations sur le nucléaire iranien lundi à Vienne.

« Nous remercions le directeur général » de l'agence de l'ONU « pour ses efforts et sommes déçus de voir que l'Iran n'a pas saisi l'opportunité qu'il lui avait été offerte de coopérer », a déclaré un porte-parole de la diplomatie américaine, cité par l'AFP.


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