Turquie: les ambassadeurs de dix pays convoqués après leur soutien à Osman Kavala

Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs de dix pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, le Canada et la France, qui avaient réclamé dans un communiqué commun la libération du philanthrope Osman Kavala. Ce dernier, régulièrement pris pour cible par le président Recep Tayyip Erdogan, est emprisonné depuis quatre ans.

 

La détention prolongée d’Osman Kavala « jette une ombre sur le respect de la démocratie, l’état de droit et la transparence du système judiciaire turc ». C’est avec ce message que les ambassades de dix États occidentaux, dont les États-Unis, la France et l’Allemagne, ont marqué les quatre ans d’emprisonnement d’Osman Kavala. Tandis que les représentants de ces pays étaient convoqués à Ankara, le ministre turc de la Justice les a accusés d’avoir « dépassé les limites ». « Occupez-vous de vos affaires », a lancé le président du Parlement.

Toujours en prison malgré un arrêt de la CEDH

Avant d’être arrêté le 18 octobre 2017, Osman Kavala avait noué de longue date des relations avec l’Europe et les États-Unis dans le cadre des activités de son ONG Anadolu Kültür. Les autorités turques, Recep Tayyip Erdogan en tête, présentent désormais ces relations comme une preuve que le mécène a joué un rôle dans les manifestations antigouvernementales de Gezi en 2013 et le coup d’État manqué de 2016.

Ses avocats dénoncent un « procès politique » et un acte d’accusation vide de toute preuve matérielle. Ils rappellent qu’Osman Kavala est maintenu en détention en l’absence de condamnation, malgré un acquittement en 2020 et en dépit d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) réclamant sa libération.


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