Yémen: la coalition tue une centaine de rebelles à Marib, mais les Houthis avancent toujours

La coalition militaire menée par l'Arabie Saoudite a annoncé ce samedi 16 octobre avoir tué 160 rebelles Houthis lors de nouveaux raids aériens autour de la ville yéménite de Marib. Alors que l’espoir d’une reprise des négociations a surgi, il pourrait s'éloigner avec les avancées des rebelles autour du dernier bastion pro-gouvernemental, dans ce conflit qui dure depuis sept ans.

 

La bataille autour de la ville stratégique de Marib a fait des centaines de morts ces derniers jours. Malgré les lourdes pertes, les rebelles progressent et sont désormais « au centre du secteur d'al-Abdiya (à une centaine de km de Marib) après un siège qui a duré quatre semaines », a affirmé ce samedi à l'AFP une source loyaliste.

« Nous avons mené 32 frappes à al-Abdiya. [...] 11 véhicules militaires ont été détruits et plus de 160 éléments terroristes éliminés », a indiqué la coalition pro-gouvernementale menée par Riyad, citée par l'agence officielle saoudienne SPA.

Dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen largement dominé par les Houthis, Marib, chef-lieu de la province qui porte le même nom, est au cœur d'une violente bataille.

Les Houthis ont lancé en février une campagne pour prendre la ville et ont récemment intensifié leur offensive. La coalition a répondu depuis lundi 11 octobre par une salve de frappes aériennes qui ont tué selon elle plus de 700 insurgés.

Ces chiffres n'ont pas pu être vérifiés de source indépendante. Les Houthis, eux, ne communiquent que très rarement sur les victimes dans leurs rangs.

La rébellion Houthie « se sent en position de force »

L’Arabie saoudite, à la tête de la coalition pro-gouvernementale avait reconnu avoir échangé à plusieurs reprises avec le gouvernement iranien, principal soutien des Houthis, ce qui laissait présager une reprise des négociations dans ce conflit qui dure depuis sept ans.

Mais sur le terrain, les combats autour du dernier bastion des forces pro-gouvernementales dans le nord semblent éloigner de jour en jour cette perspective, car la rébellion Houthie « se sent en position de force », explique Laurent Bonnefoy, chercheur au CNRS.

Les choses avancent bien pour ce qui concerne directement le front de Marib. Le problème c’est que les forces Houthis parviennent de plus en plus à encercler la ville, ce qui risque d’isoler encore davantage les forces du gouvernement. Cela éloigne aussi les possibilités de négociations, parce que les forces de la rébellion Houthie se sent en position de force, d’une certaine manière. Le conflit yéménite a une diversité de couches. Il y a la couche régionale, qui est importante, et aussi celle qui est peut-être prioritaire à régler : celle du conflit par procuration entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Et ensuite il y a les élites de niveau national qui se combattent et il y a des niveaux locaux qui en complexifient encore. Si on intervient uniquement sur une de ces couches-là, je pense qu’on n’arriverait pas à régler le conflit.


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