Afghanistan: réunion élargie du G20 avant la rencontre de Rome

Un sommet extraordinaire du G20 sur l’Afghanistan, élargi à d'autres participants, notamment les Nations unies, le Qatar ou l'Espagne et les Pays-Bas, se tient ce mardi 12 octobre. Il s'agit d'un aparté précédant la réunion des dirigeants qui se tiendra en présentiel, à Rome, les 30 et 31 octobre. Le chef du gouvernement italien, qui assure la présidence du G20, dit vouloir trouver des objectifs communs sur trois grands axes.

 

En convoquant ce sommet extraordinaire, Mario Draghi assure vouloir avant tout mettre au cœur des discussions l’urgence humanitaire, car le système de santé de l'Afghanistan est au bord de l’effondrement, comme ont alerté plusieurs ONG sur place. 

« C'est le devoir des pays les plus riches du monde de faire quelque chose pour éviter que cette catastrophe humanitaire ne s’étende dans le pays », a souligné le chef du gouvernement italien. 

Deuxième axe : il faut que les dirigeants s’entendent sur « les moyens nécessaires pour éviter que l'Afghanistan ne redevienne un foyer du terrorisme international » et que le régime taliban « soit clair sur la condamnation et la non-coopération avec tous les groupes terroristes islamistes de la région ». 

Car depuis mi-août, les attaques perpétrées par le groupe État islamique se multiplient : la dernière en date, vendredi dernier, près d’une mosquée de la ville de Kunduz, a tué près de 60 personnes.  

Enfin, sur la reconnaissance du régime des talibans, Rome a déclaré que la violation systématique des droits des femmes et le non-respect de l'égalité hommes/femmes la rendaient impossible. Mais Mario Draghi a tout de même exhorté les gouvernements étrangers à garantir un soutien financier aux civils afghans.

Rencontre entre des dirigeants talibans et une délégation de l’Union européenne à Doha

« Nous voulons des actes, pas des paroles », résume une source diplomatique européenne. Traduction : les Talibans doivent faire des gestes sur les droits humains, y compris les droits des femmes, s’ils veulent pouvoir entretenir des relations avec les Occidentaux, rapporte l'envoyé spécial de RFI au Qatar, Nicolas Falez.

Pour l’instant, les talibans peinent à prouver qu’ils ont changé. Lundi 11 octobre, le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déploré « les promesses non tenues » des nouveaux maîtres de l’Afghanistan. Ce mardi à Doha, les talibans sont notamment représentés par le ministre par intérim des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi. Du côté de l’Union européenne, ce sont des envoyés spéciaux pour l’Afghanistan de différents pays de l’UE qui sont en première ligne pour ce dialogue. Prudence de l’Europe qui parle « d'un échange informel, au niveau technique, qui ne constitue pas une reconnaissance » du gouvernement taliban.

Comme pour les discussions États-Unis/talibans de ces derniers jours, le Qatar confirme son statut d’intermédiaire. Actif sur le plan diplomatique mais aussi sur le terrain avec hier un nouveau vol d’évacuation au départ de Kaboul, le 7e depuis le départ du dernier soldat américain d’Afghanistan.


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.