Afghanistan: explosion près d'une mosquée de Kunduz, de nombreux morts et blessés

Au moins 55 personnes ont été tuées et 140 blessées dans l'explosion ayant frappé, vendredi 8 octobre, une mosquée chiite de la ville de Kunduz, dans le nord-est de l'Afghanistan. La déflagration a été causée par un kamikaze, disent les talibans.

 

Des tapis de prière couverts de sang, des corps déchiquetés, calcinés. C’est l’horreur que dévoilent plusieurs vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux par des témoins sur place. Les clichés ont été pris après l’explosion qui a frappé la mosquée chiite du quartier de Khan Abad Bandar de Kunduz.

Le nombre de victimes ainsi que l’état de l’édifice religieux révèlent la puissance de la déflagration qui semble avoir eu lieu dans l’enceinte de la mosquée. Celle-ci était bondée de fidèles en ce vendredi, jour saint pour les musulmans qui se réunissent en nombre chaque semaine pour la prière du début d’après-midi, rapporte notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali. Cette explosion a été causée par un kamikaze, a annoncé plus tard à l'AFP, Matiullah Rohani, responsable régional du gouvernement taliban en charge de la Culture et de l'Information.

Dans un communiqué publié sur ses chaînes Telegram, l'organisation État islamique a revendiqué l'attaque. Elle y affirme qu'un de ses kamikazes a « fait détoner sa veste explosive au milieu de la foule » de fidèles chiites.

Dans la capitale afghane, les talibans ont multiplié ces derniers jours les barrages de sécurité dans la ville avec pour objectif de contrôler les véhicules qui circulent, car ils craignent d’autres potentiels attentats du groupe État islamique. Celui-ci a montré sa capacité et ses ressources pour mener des attaques meurtrières.

Les chiites ciblés

Cette attaque survient cinq jours après un autre attentat contre une mosquée à Kaboul lors d’une cérémonie funéraire. Au moins cinq personnes avaient été tuées. L'attaque avait ciblé dimanche la mosquée Id Gah dans la capitale, où se tenait une cérémonie funéraire en hommage à la mère de Zabihullah Mujahid, décédée la semaine passée. L'attentat avait été revendiqué par la branche afghane du groupe État islamique – l'État islamique au Khorasan (EI-K) –qui s’en prend régulièrement à la minorité chiite afghane et aux représentants de l’État depuis qu’il s’est implanté en 2015 en Afghanistan.

Une rivalité et une haine tenace et réciproque opposent l'EI et les talibans, deux groupes sunnites radicaux. L'État islamique au Khorasan a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières commises ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan. Notamment des attentats suicide dans des mosquées, des hôpitaux et dans d'autres lieux publics.

Musulmans hérétiques

Le groupe EI a, en particulier, ciblé des musulmans qu'il considère comme hérétiques, notamment les chiites de la minorité hazara. En août 2019, il a ainsi revendiqué un attentat contre des chiites à un mariage à Kaboul, où 91 personnes ont été tuées. Il a aussi été fortement soupçonné d'avoir été derrière une attaque en mai 2020 contre une maternité d'un quartier majoritairement chiite de la capitale qui a coûté la vie à 25 personnes, dont 16 mères et des nouveau-nés.

La prise de contrôle du pays par les talibans à la mi-août n'a pas mis fin à la menace terroriste, comme l'avait déjà montré l'attentat commis le 26 août aux abords de l'aéroport de Kaboul, qui avait fait plus d'une centaine de morts, dont 13 soldats américains, et été revendiqué par l'EI-K.


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.