Nucléaire: l'AIEA parvient à un accord avec l'Iran sur le matériel de surveillance

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dont le chef Rafael Grossi se trouvait à Téhéran ce dimanche 12 septembre, a annoncé sur place avoir trouvé un accord avec l'Iran au sujet du matériel de surveillance du programme nucléaire, quelques jours après avoir dénoncé un manque de coopération de la République islamique.

 

L'Iran semble avoir fait un demi-pas en direction de l'AIEA, analyse notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le nouveau chef du programme nucléaire du pays a qualifié de positives les discussions qu'il a eues avec Rafael Grossi. Il a ajouté qu'elles allaient se poursuivre et que le directeur général de l'agence onusienne devait revenir à Téhéran pour de nouvelles discussions.

« Les inspecteurs de l'AIEA ont l'autorisation d'intervenir pour entretenir l'équipement et remplacer les disques durs », a indiqué le « gendarme du nucléaire », dans un communiqué commun avec l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.

Cela devrait permettre, toujours, d'enregistrer les activités menées dans ces sites, mais l'AIEA n'aura, toujours pas, accès aux données des caméras. En février, Téhéran s'était engagé à les fournir à terme, en cas de succès des pourparlers pour sauver l'accord international de 2015.

Assurer la coopération et la confiance mutuelles

Rafael Grossi, qui effectue son deuxième voyage en Iran cette année, s'assure ainsi d'une continuité dans la surveillance du programme nucléaire iranien. L'AIEA craignait en effet de perdre des données en cas de saturation de la capacité d'enregistrement des outils.

Le diplomate reviendra à Téhéran « dans un futur proche pour des consultations de haut niveau », précise le communiqué, qui insiste sur « la coopération et la confiance mutuelles des deux parties ».

Cette visite intervient quelques jours après la remise d'un rapport de l'agence onusienne du nucléaire accusant l'Iran de manque de coopération, et avant une réunion à partir de lundi du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. En vertu d'une loi votée en décembre par son Parlement, l'Iran a restreint en février l'accès des inspecteurs de l'organisation à certaines de ses installations nucléaires.

Un compromis avait été négocié pour garantir un certain degré de surveillance, mais il a expiré en juin.

Redonner vie à l'accord de Vienne

Ce nouvel arrangement offre un sursis aux grandes puissances, qui tentent de ressusciter l'accord de Vienne, torpillé en 2018 par la décision de l'ex-président américain Donald Trump de s'en retirer et de rétablir les sanctions américaines.

En riposte, l'Iran s'est affranchi de la plupart de ses engagements et poursuit ses activités nucléaires en utilisant des appareils de plus en plus modernes. Les États-Unis et les pays européens, qui ont perdu patience, ont demandé à Téhéran de revenir à la table des négociations, mais Téhéran qui se sent en position de force traîne les pieds.

Les pourparlers ont été ajournés le 20 juin, deux jours après la victoire du président iranien ultraconservateur Ebrahim Raïssi.


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