Afghanistan: le centre de Kaboul secoué par de fortes explosions

En Afghanistan, deux fortes explosions suivies de tirs ont secoué Kaboul mardi soir, à deux heures d'intervalle environ alors que les combats font rage à travers le pays, à moins d’un mois du retrait total des troupes étrangères.

 

Une première explosion puissante, suivie de coups de feu sporadiques, a secoué mardi peu avant 20h00 le centre de la capitale afghane Kaboul. Un panache de fumée a été aperçu après l'explosion, provenant d'un endroit indéterminé à proximité de la « Zone verte », un quartier hautement fortifié regroupant les missions diplomatiques et d'un marché très fréquenté.

Une source sécuritaire afghane ayant requis l'anonymat a indiqué à l'AFP que l'explosion s'était produite près du domicile du ministre de la Défense Bismillah Mohammadi, dans le centre de Kaboul. « Ne vous inquiétez pas, tout va bien », a simplement tweeté le ministre, sans autre détail, environ une heure après l'explosion.

Au moins trois personnes ont été tuées et sept autres blessés, a déclaré un porte-parole du ministère de la Santé, ajoutant que les affrontements se poursuivaient entre des assaillants et les forces de sécurité afghanes.

Les services hospitaliers d'urgence ont indiqué sur Twitter avoir jusqu'à présent admis six personnes blessées dans l'attaque.

Une deuxième forte explosion, suivie de tirs nourris d'armes automatiques, a été entendue dans le centre de Kaboul environ deux heures après la première détonation suivie de plusieurs détonations de moindre intensités. 

L'origine des explosions n'était pas connue dans l'immédiat, aucun bilan précis n'est disponible pour l'instant et aucun groupe n'a encore revendiqué les attaques. 

Washington a condamné « sans ambiguïtés » les deux explosions. « Nous ne sommes pas en mesure d'en attribuer officiellement la responsabilité à ce stade, mais bien entendu elles portent toutes les marques de la vague d'attaques des talibans que nous avons observée ces dernières semaines », a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse.

Ces attaques surviennent alors que les affrontements se sont amplifiés à travers le pays entre les forces pro-gouvernementales et les insurgés talibans, lesquels ont gagné du terrain.

Les civils pris en étau dans les combats qui font rage

Trois capitales provinciales font face à l’offensive des talibans. Une base militaire près de l’aéroport d’Herat a essuyé ce mardi après-midi des tirs de mortiers lancés par les talibans depuis les faubourgs de la grande ville de l’ouest du pays. Dans le sud, les talibans poursuivent leur offensive dans les faubourgs de Kandahar, le berceau de leur mouvement. 

Dans la région de Helmand, dans le sud du pays, les habitants de Lashkar Gah ont été appelés ce mardi à évacuer la ville ou à se terrer chez eux, par l'armée qui compte intervenir dans la localité, afin de déloger les talibans, rapporte notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali.

L’aviation afghane mène des raids aériens dans la ville de Lashkar Gah. Elle va même sûrement les intensifier dans les prochains jours. Avec pour objectif de repousser les centaines de combattants talibans qui ont réussi à pénétrer dans la ville. D’où cet appel de l’armée afghane lancée à la population afin qu’elle quitte Lashkar Gah le plus vite possible.

Le ministère de la Défense à Kaboul dément cette information qui a pourtant bien été diffusée par des radios locales selon des journalistes sur place. Les talibans se servent de la population comme de boucliers humains, affirment des militants des droits de l’homme qui s’alarment de la situation sur place pour les civils. 

Dans le centre-ville, les talibans s’affichent pieds nus, lance-roquette et kalachnikov à l’épaule se laissant prendre en photo avec fierté. Des corps sans vie jonchent les rues de Lashkar Gah, nous a confié un confrère afghan sur place. Des milliers de familles ont fui leur village dans les districts tombés sous le contrôle des talibans.


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