Syrie: inquiétude autour de l'acheminement de l'aide humanitaire à Idleb

C’est actuellement le seul poste frontière par lequel l’ONU peut acheminer de l’aide humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie : Bab al-Hawa offre un lien entre la province d’Idleb et la Turquie. Mais la résolution permettant son utilisation par les agences onusiennes arrive à expiration ce samedi 10 juillet. Et pour l’instant, la Russie s’oppose à son renouvellement, réclamant que l’aide humanitaire soit acheminée par Damas et passe par le régime syrien. Une incertitude qui inquiète les acteurs humanitaires présents dans la province d’Idleb, où vivent 2,4 millions de Syriens dont plus de la moitié sont des déplacés.

 

Vendredi dernier, des centaines de salariés du secteur humanitaire se sont rassemblés près de Bab al-Hawa. Ils voulaient alerter sur l’importance de maintenir ces convois des Nations unies. Les ONG ne peuvent pas se substituer à l’ONU, prévient Joël Ghazi, coordinateur de projet de Médecins sans frontières pour Idleb : « La triste réalité c'est qu'on ne peut pas remplacer l'ONU, en tant que MSF. On n'a clairement pas les mêmes moyens que les Nations unies.  Donc, on ne pourra pas les remplacer. On va clairement regarder les différents besoins et voir lequel est vraiment plus critique que l'autre. Vous choisissez entre deux maux, c'est vraiment une situation très difficile dans laquelle on va être, et on ne sera pas les seuls. »

La Russie, alliée du régime de Bachar el-Assad, voudrait que l’aide transite par Damas et soit acheminée à travers les lignes de front vers la province d’Idleb. Mais ce système fonctionne mal, estime Joël Ghazi, se souvenant des difficultés à acheminer de l’aide humanitaire dans les zones rebelles qui ont été assiégées par les forces du régime.

« Finalement il laissait passer juste pour réduire un peu la pression diplomatique, analyse-t-il. Mais quand on regardait les listes des hôpitaux, présentées par différents médecins pour faire leurs opérations, ce qu'ils recevaient n'était même pas 10% de leurs besoins... »

Jusqu’en décembre 2019, trois autres postes frontières étaient utilisés pour acheminer l’aide humanitaire en Syrie. Trois d’entre eux ont depuis été fermés aux convois de l’ONU.


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