Ukraine: la visite à double détente d'Antony Blinken

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken était ce jeudi 6 mai à Kiev. Il s’agissait là de la première visite officielle en Ukraine d’un haut responsable de l’administration Biden depuis le coup de chaud militaire avec la Russie il y a un mois aux frontières de l’Ukraine. Le chef de la diplomatie américaine a rappelé le soutien indéfectible des Etats-Unis à l’Ukraine, alors que Kiev et Washington estiment que Moscou n’a rappelé que 3500 soldats aux casernes, et que des dizaines de milliers de militaires russes restent aux portes de l’Ukraine. Mais la visite d’Antony Blinken, un proche de Joe Biden, comportait un autre agenda, un peu moins officiel celui-là, réparer la relation entre l’Ukraine et les Etats-Unis, fortement dégradée lors de la présidence de Donald Trump

 

«L’Amérique offre un soutien indéfectible à l’Ukraine», c’est une des phrases systématiquement marteléespar les officiels américains lorsqu’ils s’adressent à Kiev. Début avril, les deux présidents avaient eu un entretien téléphonique ; l'occasion pour Joe Biden de rappeler le soutien américain indéfectible « à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Mais à y regarder de plus près, le soutien américain est conditionné à des questions très importantes, qui touchent à la gestion des entreprises publiques ukrainiennes ou à la lutte anti-corruption.

Ainsi, la délégation d’Antony Blinken s’est fortement inquiétée que le gouvernement ukrainien ait débarqué ces derniers jours Andriy Kobolyev, le directeur de Naftogaz, le monopole d’Etat du gaz en Ukraine. Un secteur source de corruption et de déstabilisation.

De l’avis de tous, les hommes du président Biden sont venus à Kiev en mission : ils cherchent à mettre à l’amende les hommes, aussi bien ukrainiens qu’américains, qui ont tenté de torpiller la candidature de Joe Biden.

 

A l’époque, plusieurs personnes proches de Volodymyr Zelensky, dont son numéro 2, Andriy Yermak, semblaient avoir misé sur Donald Trump, et semblé vouloir encourager des enquêtes sur les affaires du fils du candidat démocrate.

Désormais la roue a tourné, le président ukrainien veut s’attirer les bonnes grâces de la nouvelle administration à Washington qui souhaite traîner en justice les réseaux ukrainiens et russes de l’homme de main de Trump, Rudy Giuliani.

Un homme en particulier est dans le viseur, un oligarque du secteur du gaz, Dmytro Firtash, exilé en Autriche, soupçonné d’être le chaînon manquant, entre le camp Trump et les premiers cercles du Kremlin.


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