États-Unis: Kamala Harris va gérer la vague des migrants, toujours entassés à la frontière mexicaine

Alors que l’administration américaine est confrontée à un afflux de jeunes mineurs non accompagnés, la vice-présidente Kamala Harris a été chargée par Joe Biden, mercredi 24 mars, de coordonner la lutte contre les flux migratoires, avec de la diplomatie avec le Mexique et les pays d'Amérique centrale. Car en raison de la pandémie de Covid-19, Washington a limité les entrées aux familles avec enfants ou mineurs non accompagnés, qui s’entassent à côté des points d’entrée officiels pour passer.

 

« J’ai demandé à la vice-présidente de conduire nos efforts diplomatiques avec le Mexique, le Honduras, le Guatemala et le Salvador pour réduire les flux migratoires », a annoncé Joe Biden, qui a rappelé avoir lui-même occupé cette fonction lorsqu’il secondait Barack Obama.

Le président a d’ailleurs dénoncé l’annulation par Donald Trump du programme d’aide qu’il avait mis en place : « Malheureusement, la précédente administration a éliminé ce financement, ne l’a pas utilisé, même s’il y avait plus de 700 millions de dollars disponibles. Nous remettons ce programme en place. Donc, ce nouveau pic d’immigration a commencé sous la précédente administration, mais y faire face de manière humaine et stopper ce flux est de notre responsabilité. »

« Il n’y a aucun doute, c’est un défi, cela ne sera pas facile », a commenté Kamala Harris. La vice-présidente a fait savoir qu’elle comptait s’attaquer au problème à sa racine. Mais elle a rappelé que la loi serait appliquée : autrement dit, que les clandestins seront expulsés.

 

Entre-temps, le long de la frontière avec le Texas, les migrants s’entassent dans la ville mexicaine de Reynosa, en espérant passer de l’autre côté par les trois points officiels d’El Paso, McAllen, ou de Brownsville. Mais ne peuvent entrer dans le territoire américain que les familles avec un enfant de moins de 8 ans, ceux qui sortent des centres de détention où l’administration Trump les avait placés, ou enfin les mineurs non accompagnés.

Beaucoup de migrants, enfin arrivés aux États-Unis, portent un petit sac à dos et leur enfant sur le bras. Nancy, une volontaire du diocèse catholique de McAllen, a aidé un groupe de 33 personnes un seul matin : « Il y a des familles, des gens seuls, des mères avec enfant. Ce point d’entrée vient d’ouvrir et ils ont commencé à traiter les migrants ayant le statut de MPP lundi. »

Les « Migrant Protection Protocols » (MPP) concernent les migrants qui sont arrivés sous l’administration Trump et qui ont été renvoyés au Mexique pour attendre que leur demande d’asile soit statuée. Elle ne l’est toujours pas, mais ils pourront attendre aux États-Unis désormais, car la situation du côté mexicain est dangereuse pour eux, en particulier à Reynosa.

Fernando Gomez traverse la frontière plusieurs fois par mois, car une partie de sa famille vit à Reynosa, l’autre à McAllen : « Ils ne sont plus seulement à l’entrée des États-Unis. Ils occupent désormais un parc juste à côté. Il n’y a ni tente ni lit, il n’y a rien. Ils sont entassés et attendent d’être appelés pour traverser la frontièreCes gens sont en danger, les cartels du Mexique cherchent à les recruter. »

Fernando s’inquiète aussi de ces bus grillagés qui sont de plus en plus nombreux à partir des États-Unis pour rejoindre le Mexique depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche. Et pour cause, les décrets mis en place par l’administration Trump, pour fermer la frontière et empêcher la pandémie de Covid-19 de se propager aux États-Unis, n’ont pas été abrogés.


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