À Mossoul et Qaraqosh, le pape François à la rencontre des derniers chrétiens du nord de l'Irak

Ce dimanche 7 mars, au milieu des décombres, le pape François a prié pour les « victimes de la guerre » dans le nord de l'Irak, là, où, il y a trois ans, les jihadistes du groupe État islamique (EI) - avant d'être défaits - ont semé la terreur et détruit des églises millénaires.

 

Arrivé par hélicoptère depuis Erbil, le pape François a pu constater l’état déplorable dans lequel se trouve la cité de Mossoul, ancienne capitale du groupe État islamique. Si la périphérie semble bien conservée, le centre historique porte encore les stigmates des combats, particulièrement visibles sur la place de l’église où la foule est réunie. C’est là au milieu d’un cloître en ruine que le pape François s’est installé sous une croix faite de bois d’une église détruite.

Ambiance festive

Si le décor est désolé, l’ambiance est à la fête. Les Mossouliotes ont accueilli le pape dans l’effervescence sur des chants joyeux et des youyous. Devant des Irakiens de toute confession, le pape a tenu à réaffirmer que « la fraternité est plus forte que le fratricide, l’espérance est plus forte que la mort, et la paix est plus forte que la guerre », a-t-il lancé avec force.

Même ambiance à Qaraqosh où le pape s’est rendu dans la foulée, accueilli par une foule en liesse. Dans une berline blindée, le pape François a rejoint l’église de l’Immaculée-Conception. Sur la route, il s’est arrêté à plusieurs reprises pour bénir des enfants : « J’ai attendu avec impatience ce moment, a-t-il confié. Notre rencontre montre que le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. Le moment est venu de reconstruire non seulement les édifices, mais aussi les liens qui unissent les communautés ».

Après sa prise de parole, le pape a rejoint le stade d’Erbil pour y célébrer la messe dominicale.

En Iran, raconte notre correspondant à TéhéranSiavosh Ghazi, les journaux ont salué la visite du pape en Irak, pays à majorité chiite comme l'Iran, et surtout sa rencontre avec le grand ayatollah irakien Ali Sistani. Pour la presse iranienne, la visite du pape est le résultat du combat mené par l'Iran et ses alliés irakiens contre le groupe État islamique qui avait semé la terreur en Irak. La presse rappelle le rôle joué par le général Qassem Soleimani dans cette lutte contre le groupe extrémiste à la fois en Irak mais aussi en Syrie.

Pour le journal réformateur Kargozaran, la rencontre entre les deux dirigeants religieux est « l'événement le plus marquant dans le dialogue entre les religions ». De leur côté, les journaux conservateurs ont souligné le rôle joué par les milices chiites pour ramener la sécurité et la paix en Irak et permettre une telle visite. En 2014, le grand ayatollah Sistani avait publié une fatwa pour demander à tous les Irakiens de prendre les armes pour contre le groupe État islamique qui était sur le point de prendre le contrôle de Bagdad.

L'Iran entretient de bonnes relations avec le Vatican et compte une minorité de plusieurs centaines de milliers de chrétiens, en majorité des Arméniens. Si la presse a salué la visite du pape François, en revanche, les dirigeants iraniens n'ont pas publiquement commenté cette visite historique. L'Iran exerce une grande influence en Irak, où ses alliés regroupés au sein de la milice Hachd al-Chaabi ont joué un rôle central dans la lutte contre le groupe État islamique.


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