Boris Johnson et Ursula von der Leyen au chevet des négociations post-Brexit

La rencontre entre le Premier ministre britannique et la présidente de la Commission européenne a débuté mercredi à Bruxelles. Il s'agit de l'ultime chance de sauver les négociations post-Brexit et éviter une sortie sans accord.

 

C'est le rendez-vous de la dernière chance. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se retrouvent mercredi 9 décembre à Bruxelles pour tenter de débloquer les négociations post-Brexit. Michel Barnier et David Frost, qui dirigent les équipes européenne et britannique de négociation sur le Brexit, participeront à ce dîner de la "dernière chance".

Le chef de l'exécutif britannique est arrivé à la Commission européenne aux alentours de 20 h (19 h GMT), a constaté un journaliste de l'AFP. Il devait d'abord s'entretenir en tête-à-tête avec Ursula von der Leyen, avant de dîner en présence d'une dizaine de convives.

Les deux dirigeants ont brièvement enlevé leurs masques anti-Covid, le temps d'une photo devant les drapeaux britannique et européen, avant de lancer "Allons-y !" en français, sourire aux lèvres.

Cette rencontre au sommet intervient à trois semaines de la rupture définitive entre Londres et l'Union européenne après des mois de pourparlers sans progrès sur les sujets qui fâchent et la menace accrue d'un échec aux lourdes conséquences économiques.

 

Les deux camps ont affiché des positions très fermes à la veille de la réunion sur leurs éventuelles concessions. L'UE ne sacrifiera "jamais (son) avenir" pour conclure un accord post-Brexit au prix de concessions qui fragiliseraient son marché unique, a prévenu le négociateur européen Michel Barnier. "Nos amis doivent comprendre que le Royaume-Uni a quitté l'UE pour pouvoir exercer un contrôle démocratique. Nous en sommes encore loin", a averti Boris Johnson.

Lignes rouges

La rencontre des deux responsables politiques, qui commencera par un dîner, a pour objectif de voir si les blocages les plus importants peuvent être levés et éviter un no deal mais "pas de ficeler de manière définitive la négociation", a souligné Bruxelles.

"Elle s'apparente à un rendez-vous de la dernière chance pour voir si les lignes rouges des deux camps peuvent encore bouger", estime Éric Maurice, de la Fondation Schuman.

Britanniques et Européens achoppent toujours sur les trois mêmes sujets depuis mars : l'accès européen aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et les garanties exigées par l'UE à Londres en matière de concurrence en échange d'un accès sans droits de douanes ni quotas au marché du continent.

Malgré l'impasse sur leur relation future à partir du 1er janvier, Londres et Bruxelles ont malgré tout réussi à s'entendre mardi sur l'application du traité encadrant le divorce intervenu le 31 janvier 2020. Une réunion à Bruxelles a permis d'arriver à un "accord de principe" sur les dispositions douanières spécifiques à l'Irlande du Nord, censées éviter le retour d'une frontière avec la République d'Irlande.

Le gouvernement britannique va retirer les articles d'un projet de loi controversé qui visaient à les contourner mais violaient de son propre aveu le droit international, au nom de la nécessité d'assurer la continuité des échanges entre Irlande du Nord et Grande-Bretagne. 

Veille d'un sommet européen

La rencontre de Bruxelles se déroulera à la veille d'un sommet des Vingt-Sept et quel que soit son résultat, le Brexit sera l'un des sujets chauds de la réunion. Les États membres espèrent un accord mais pas "à n'importe quel prix" et la France a averti qu'elle n'hésiterait pas à y mettre son veto si ses pêcheurs étaient sacrifiés.

En cas d'échec, les échanges entre Londres et l'UE se feront dès le 1er janvier selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, au risque d'un nouveau choc pour des économies déjà fragilisées par le coronavirus. S'il est conclu, l'accord commercial – de plus de 700 pages – devra encore être ratifié par les Parlements britannique et européen avant d'entrer en vigueur le 1er janvier.


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