Un rapporteur de l'ONU demande la libération d'Assange dans l'attente de son éventuelle extradition

L'avis de cet expert, qui est mandaté par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, n'engage toutefois pas l'organisation.

Les Etats-Unis veulent juger Assange pour la diffusion de centaines de milliers de documents confidentiels. JOHN THYS / AFP

 

Le rapporteur de l'ONU sur la torture a appelé mardi 8 décembre les autorités britanniques à «libérer immédiatement» Julian Assange ou à le placer en résidence surveillée en attendant qu'il soit fixé sur la demande d'extradition américaine. «M. Assange n'est pas un criminel et ne représente aucune menace pour quiconque, de sorte que son isolement prolongé dans une prison de haute sécurité n'est ni nécessaire ni proportionné et manque clairement de base juridique», a déclaré le Suisse Nils Melzer dans un communiqué.

L'avis de cet expert, qui est mandaté par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, n'engage toutefois pas l'organisation. «A la lumière de la décision de première instance attendue sur son extradition le 4 janvier», Nils Melzer a par ailleurs réitéré son appel aux autorités britanniques de ne pas l'extrader vers les Etats-Unis en raison de «graves problèmes de droits de l'homme» dans ce pays.

Diffusion de centaines de milliers de documents confidentiels

Les Etats-Unis veulent le juger pour la diffusion de centaines de milliers de documents confidentiels. En attendant la décision britannique, le fondateur de Wikileaks est emprisonné à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh, où ses conditions de détention ont été dénoncées par Nils Melzer. Il estime que son «isolement cellulaire prolongé» équivaut «non seulement à une détention arbitraire, mais aussi à de la torture et à d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants», et se dit particulièrement préoccupé par «l'exposition de M. Assange au Covid-19 compte tenu de son état médical pré-existant».

«Les autorités britanniques ont initialement détenu M. Assange sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par la Suède en relation avec des allégations d'inconduite sexuelle qui ont depuis été officiellement abandonnées faute de preuves», a souligné l'expert. «Aujourd'hui, il est détenu à des fins exclusivement préventives, pour assurer qu'il soit présent pendant le procès en cours sur la (demande d')extradition américaine, une procédure qui pourrait bien durer plusieurs années», a-t-il affirmé.

La justice américaine veut juger l'Australien de 49 ans notamment pour espionnage. Il risque 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Julian Assange avait été arrêté en avril 2019 après sept ans derrière les murs de la représentation diplomatique équatorienne, où il s'était réfugié après avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution, craignant une extradition vers les Etats-Unis.


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