Décryptage : le Royaume-Uni post-Brexit: une chance pour l’Afrique?

À la faveur du Brexit, les Britanniques s’intéressent à nouveau à l’Afrique. Un premier sommet est organisé ce 20 janvier 2020 à Londres pour relancer les relations économiques entre le Royaume-Uni et le continent.

Les relations commerciales entre Londres et les pays africains sont plutôt consistantes : + 14% de hausse pour les échanges entre 2018 et 2019, + 7% pour les investissements. Mais avec le Brexit qui entre dans les faits d’ici une dizaine de jours, le cadre des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni ne sera plus régi par les règles européennes, il doit être entièrement revisité. En bien ou en mal ? La question intrigue et divise. Le Brexit risque de mettre en danger les exportations africaines protégées par les accords commerciaux européens, mais il peut aussi doper les investissements britanniques sur le continent. C’est pourquoi les 16 chefs d’État africain attendus aujourd’hui à Londres pour ce premier sommet de l’investissement britannique en Afrique ont hâte d’en savoir plus.

Boris Johnson doit s’exprimer longuement à l’ouverture du sommet pour présenter sa vision de la nouvelle relation qu’il entend relancer avec l’Afrique

Il y a urgence, car dans le sillage de l’omniprésente Chine, bien d’autres puissances s’intéressent au potentiel : le Japon, la Russie, l’Inde, sans parler de la France, l’autre ancienne puissance coloniale. Tous ces pays rivalisent dans l’organisation de sommets similaires. Et au petit jeu des comparaisons, l’évènement londonien fait pâle figure : 21 pays ont été sollicités par le gouvernement britannique, contre 43 invités par la Russie en juin à Sotchi, ou 51 par la Chine lors de son dernier sommet biennal. Le gouvernement britannique a bien conscience du retard accumulé et dit avoir recruté 400 personnes à Londres et en Afrique pour réactiver les liens endormis.

Ce sommet est axé en priorité sur les questions économiques

Il y aura un accent sur la finance, l'un des grands atouts de la Grande-Bretagne. C’est à Londres que le plus grand nombre d’entreprises africaines sont cotées. La City est appréciée pour ses capacités à lever du financement privé. Surtout dans le secteur des matières premières, de l’énergie, des activités clés pour le développement africain. La City a aussi l'expertise pour accompagner les nouveaux modes de financement. En marge du sommet le président kenyan vient inaugurer la cotation à la bourse de Londres de la première obligation verte émise par son pays, elle a été mise au point avec le soutien de la banque d’Angleterre et de la coopération britannique et elle disponible depuis quelques jours à la bourse de Nairobi. Londres promet aussi à ses hôtes africains davantage de soutien financier via son fonds pour le développement pour les grands projets d'infrastructures, deux milliards de livres dans les deux prochaines années, soit 2,3 milliards d’euros. Un chiffre élevé pour le Royaume-Uni, mais qui ne représente que 1% des investissements promis cette année par la Chine.

Comment ces initiatives britanniques sont-elles appréciées en Afrique ?

Une quinzaine de chefs d’État ont confirmé leur présence. Curieux de renouveler les relations avec le Royaume-Uni de Boris Johnson. Ils ont bien sûr leur propre agenda en tête. Le Rwanda espère attirer davantage d’investissement. Le Kenya souhaite se positionner en place financière régionale pour la finance verte, l’Égypte veut parfaire son profil de porte d’entrée du continent. À noter que l’Afrique du Nord est très présente, avec des sessions dédiées spécialement à l’Égypte, au Maroc et à l’Algérie. Avec RFI


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