UE: Ursula von der Leyen dévoile un plan de bataille axé sur la relance et le climat

Une Europe plus résistante face aux menaces sanitaires, au changement climatique et à la crise économique : la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dévoilé mercredi 16 septembre son plan de bataille lors de son premier discours sur l'état de l'Union européenne (UE).

Devant les eurodéputés, la première femme à la tête de l'exécutif européen, l'Allemande Ursula von der Leyen, qui a fait du « Green Deal » un pilier de son mandat, a annoncé qu'elle entendait rehausser l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne (UE) pour 2030, actuellement fixé à -40% par rapport au niveau de 1990, à -55%.

Des obligations vertes

Ce relèvement, qui aurait d'importantes conséquences pour les secteurs de l'énergie, des transports ou de l'agriculture, « est trop important pour certains et insuffisant pour d'autres », a reconnu Ursula von der Leyen. Mais « notre économie et notre industrie peuvent y faire face », a-t-elle assuré dans ce discours, un rituel de la vie bruxelloise.

L'objectif s'inscrit dans le projet plus vaste de faire de l'Europe le premier continent neutre en carbone en 2050, c'est-à-dire capable de faire l'équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption. Dans cet esprit, le plan de relance européen de 750 milliards d'euros sur lequel les États-membres se sont entendus en juillet pour sortir de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, sera financé à 30% par des obligations vertes.

 

Appel à une « Union européenne de la santé »

Face au Covid-19, qui a provoqué des réponses nationales en ordre dispersé et mis à l'épreuve la solidarité européenne, elle a appelé à une « Union européenne de la santé », un secteur qui relève des compétences de chaque Etat. « Nous créerons une agence de recherche et de développements biomédicaux avancés au niveau européen, comme cela existe aux États-Unis », a-t-elle affirmé. Et face à la féroce concurrence mondiale sur la recherche d'un vaccin, elle a averti que « le nationalisme vaccinal met des vies en danger ».

L'UE est intervenue pour organiser une réponse mondiale. Nous avons réuni plus de 40 pays et lever 16 milliards d'euros pour financer la recherche sur des vaccins, tests et traitements pour le monde entier. Mais trouver un vaccin ne suffit pas. Nous devons veiller à ce que les citoyens européens et ceux du monde entier y aient accès...Le nationalisme sur la question du vaccin met des vies en danger.

 Brexit : pas de révision de l’accord avec le Royaume-Uni

 

Sur le front du Brexit, alors que les relations s'enveniment avec Londres, la présidente de la Commission a averti : l'accord scellant le départ du Royaume-Uni de l'UE, signé en janvier, ne peut être modifié unilatéralement.

« C'est une question de droit, de confiance et de bonne foi », a-t-elle affirmé, alors que le Parlement britannique vient d'approuver un projet de loi revenant en partie sur les engagements pris dans l'accord de retrait, et que les perspectives d'une sortie ordonnée du Royaume-Uni s'amenuisent. La fin de l'année marque la fin de la période de transition.

Une mise en garde de la Turquie

« Que ce soit à Hong Kong, à Moscou ou à Minsk : l'Europe doit prendre position clairement et rapidement ». La présidente de la Commission européenne appelle à plus de fermeté sur le plan international.

Elle a lancé plusieurs mis en garde, à l’encontre du voisin russe d’abord. « L'empoisonnement d'Alexei Navalny avec un agent chimique neurotoxique n'est pas un acte isolé, sans parler de l'ingérence électorale dans le monde entier, a-t-elle déclaré. Ces pratiques ne changent pas – et ce n'est pas un gazoduc qui va les faire changer ».

Une référence directe au gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l'Europe occidentale. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, n’exclut pas le gel des travaux pour sanctionner le Kremlin.

Ursula von der Leyen a promis de diriger une Commission « géopolitique ». Elle a aussi mis en garde la Turquie contre toute tentative d' « intimidation » dans le conflit gazier qui l'oppose à la Grèce en Méditerranée orientale. « Si nous sommes géographiquement proches, la distance entre nous semble ne cesser de croître, a-t-elle déclaré. La Turquie se situe dans une région qui connaît des troubles. Elle reçoit des millions de réfugiés, Mais rien de tout cela ne justifie les tentatives d'intimidation de ses voisins ».

Les tensions en Méditerranée orientale seront au coeur d'un sommet européen des 24 et 25 septembre, de même que la situation en Biélorussie, où se poursuit la répression sans relâche des opposants au président Loukachenko.

En termes de migrations, « l'Europe doit agir dans l'unité »

Autre dossier ultra-sensible pour l'UE : les migrations. L'incendie du camp de migrants de Moria, le plus grand d'Europe, nous rappelle « douloureusement que l'Europe doit agir dans l'unité », a déclaré la cheffe de la Commission, qui doit présenter le 23 septembre une réforme très attendue de sa politique migratoire. «  Si nous intensifions nos efforts (au niveau européen), nous attendons de tous les États membres qu'ils intensifient eux aussi leurs efforts », a-t-elle dit, face aux refus passés de certains pays de l'Est d'accueillir des demandeurs d'asile.

Plan d’action contre le racisme

Ursula von der Leyen, a enfin annoncé qu'elle allait présenter « un plan d'action » contre le racisme et les « crimes de haine, qu'ils se fondent sur la race, la religion, le genre ou la sexualité ». Les zones « sans LGBTQ » qui ont été décrétées en Pologne sont des « zones sans humanité » qui « n'ont pas leur place » dans l'UE, a dit l'Allemande, qui veut aussi que le droit de parentalité des couples du même sexe reconnu dans un Etat membre le soit dans tous.

 


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