Le ralentissement économique planétaire favorise les emplois de mauvaise qualité

L'essoufflement de la croissance dope le développement des emplois précaires et mal rémunérés, indique l’Organisation internationale du travail dans son dernier rapport sur l’emploi et les questions sociales dans le monde.

 

L'essoufflement actuel de la croissance mondiale risque de pousser davantage de travailleurs à accepter des emplois de moindre qualité, mal rémunérés et dépourvus de protection sociale, souligne le rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), lundi 16 janvier. En outre, la hausse des prix est plus importante que la hausse des revenus, ce qui risque de précipiter davantage de travailleurs dans la pauvreté, s’inquiète l’OIT. Cette tendance vient s'ajouter aux baisses importantes de revenus constatées pendant la crise du Covid-19.

L’Organisation avertit aussi sur la détérioration du marché du travail. La croissance de l'emploi devrait en effet nettement ralentir cette année, elle devrait progresser de 1%, moins de la moitié du niveau de 2022.

De nouvelles tensions géopolitiques, le conflit en Ukraine, la reprise inégale après la pandémie et la persistance de goulets d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement mondiales « ont créé les conditions d'un épisode de stagflation, conjuguant simultanément inflation élevée et faible croissance, pour la première fois depuis les années 1970 », constate le rapport. « Les prévisions de ralentissement de la croissance économique et de l'emploi en 2023 impliquent que la plupart des pays ne retrouveront pas complètement les niveaux d'avant la pandémie », souligne le directeur général de l'OIT, Gilbert Houngbo, dans la préface.

Ralentissement de la croissance de l'emploi

L’Afrique et les États arabes s’en sortent mieux. Ils devraient connaître une croissance de l’emploi de l’ordre de 3%. En revanche, l’emploi devrait reculer en Europe et en Asie centrale, deux régions particulièrement touchées par les répercussions économiques du conflit en Ukraine.

Malgré ce ralentissement général, certains pays et secteurs demeurent exposés à un risque de pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Pour pallier ce problème, l'OIT préconise une augmentation des investissements dans l’éducation et la formation, notamment des jeunes. Deux tiers des jeunes actifs dans le monde manquent de compétences de base, souligne l’organisation. 


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