Italie : le gouvernement Meloni repart à l'attaque contre la BCE

Le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni est reparti mercredi à l'attaque contre la Banque centrale européenne (BCE), estimant que sa politique de resserrement monétaire risquait d'«aggraver» la situation de l'Italie, deuxième pays le plus endetté de la zone euro derrière la Grèce.

 

«Il n'y a pas besoin d'un prix Nobel, il suffit d'avoir le bon sens d'une ménagère pour comprendre que certaines décisions ont des effets négatifs car elles amplifient la crise», a déclaré le ministre de la Défense Guido Crosetto dans un entretien au quotidien La Repubblica.

Ce proche de Giorgia Meloni réagissait ainsi à un article publié mardi par le Financial Times, estimant que l'Italie restait le «maillon faible» de la zone euro et était le pays le plus exposé à une nouvelle crise de la dette en raison du tour de vis monétaire de la BCE. «Le changement soudain de politique de la banque centrale risque d'avoir un effet particulièrement négatif sur nous», a admis M. Crosetto. Augmenter les taux peut être un «choix compréhensible, mais ne plus intervenir sur les émissions de dette publique comme auparavant est une chose plus difficile à comprendre et à justifier», a-t-il fait valoir. «Il suffit de regarder la loi de finances» pour 2023: «plus de 20 milliards d'euros de plus que l'an dernier pour payer les intérêts de la dette publique», a-t-il ajouté. Vu la hausse des taux, «le gouvernement a fait un budget avec un message clair pour les marchés et pour l'Europe: du sérieux, pas de démagogie», a assuré M. Crosetto.

Après une certaine accalmie durant l'automne, le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie était reparti à la hausse après la dernière réunion de la BCE le 15 décembre et a atteint 4,68% fin décembre, avant de redescendre à 4,35% mercredi. Giorgia Meloni avait assuré jeudi «respecter» l'autonomie de la BCE, mais a estimé que «dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, il vaudrait mieux éviter de faire des choix» qui aggravent la situation. «Il serait utile de bien gérer la communication, sinon nous risquons de générer, non pas de la panique, mais des fluctuations sur les marchés qui compromettent le travail que les gouvernements font au quotidien», a-t-elle prévenu.


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