La levée des sanctions de la Cédéao offre une bouffée d'air à l'économie malienne

Les dirigeants des États membres de la Cédéao ont décidé dimanche 3 juillet, lors d'un sommet à Accra, de lever une partie des sanctions qui pesaient sur le pays depuis janvier. La Cédéao avait sanctionné Bamako, faute d'obtenir un chronogramme raisonnable de retour à l'ordre constitutionnel.

 

La Cédéao a finalement accepté la dernière proposition de calendrier de la junte militaire malienne au pouvoir : une élection présidentielle en février 2024, un référendum constitutionnel en mars 2023 et des législatives entre octobre et novembre 2023. Elle a donc décidé lors de son sommet à Accra une levée partielle des sanctions qui pesaient sur le Mali.

Le bras de fer diplomatique entre Bamako et l'organisation régionale aura coûté cher à l'économie malienne qui a perdu deux points de croissance durant ces six mois de sanctions. Dans sa dernière note sur la situation économique du pays, publiée en mai, la Banque mondial avait alors prévenu : « Si les sanctions venaient à durer deux trimestres ou plus, l’économie malienne est susceptible de retomber en récession en 2022. »

L'économie malienne est à faible revenu. Peu diversifiée, elle repose surtout sur les secteurs agropastoral et minier. Sans accès à la mer, le Mali a un besoin crucial d'échanges pour exporter ses matières premières, comme le coton ou le bétail, et importer ses biens manufacturés. De surcroît, elle subit les chocs liés à l'insécurité et au réchauffement climatique.

Avec la levée des sanctions, l'État malien peut désormais reprendre son programme défini en 2019 dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement. La Banque mondiale recommande de s'attaquer aux causes profondes de la fragilité du pays, à savoir les lacunes dans la fourniture de services de base et la gouvernance. 

Joint par RFI, l'économiste Modibo Mao Makalou, estime que cette levée des sanctions aura des conséquences immédiates et va soulager rapidement l'économie malienne.

Et il y a la réouverture des frontières. Le fait que nous pourrions de nouveau commercer avec l’ensemble des pays de la Cédéao et l’extérieur, va vraiment permette d’améliorer les conditions de vie des Maliens. Vous savez que nous avons une diaspora importante au sein de la Cédéao. 90% de la diaspora malienne vit dans les pays membres de la Cédéao.


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