Face au chaos dans ses aéroports, l'Allemagne veut embaucher des travailleurs étrangers

Le redémarrage plus rapide que prévu du trafic aérien, après deux ans de Covid, n'a pas été accompagné d'embauche de nouveaux agents. Ce manque d'effectif entraîne retards et annulations.

 

L'Allemagne va faire appel à des travailleurs étrangers pour mettre fin au chaos dans ses aéroports, confrontés à un manque de personnel et à des annulations en chaîne à l'approche des vacances, ont annoncé des ministres dimanche. «Le gouvernement prévoit de permettre l'entrée de personnel étranger dont le besoin est urgent pour un travail temporaire en Allemagne», a expliqué le ministre du Travail, Hubertus Heil, dans l'édition dominicale du quotidien Bild.

«Les employeurs doivent verser un salaire conventionnel et mettre à disposition des logements décents pour la période temporaire», a poursuivi le ministre social-démocrate, assurant qu'il ne s'agissait pas de «dumping social». Le gouvernement n'a pas précisé combien d'étrangers seraient invités à aller renforcer les employés des aéroports mais, selon Bild, leur nombre pourrait atteindre «quatre chiffres», soit au moins mille.

Reprise rapide après la pandémie

Comme dans de nombreux autres aéroports européens, la reprise du trafic aérien après deux ans de perturbations liées à la pandémie de Covid n'a pas pour le moment été accompagnée d'embauches de nouveaux agents. À cette situation s'ajoutent des absences liées à la reprise des contaminations du Covid-19. Les aéroports allemands manquent actuellement d'environ 7200 professionnels, selon une étude de l'Institut de l'économie allemande. Ce manque entraîne des annulations de vols en cascade, notamment par la compagnie allemande Lufthansa, et de longues files d'attente aux contrôles de sécurité.

La ministre de l'Intérieur, Nancy Faisait, a de son côté assuré dans Bild qu'il n'y aurait «aucune concession» en matière de sécurité, précisant que ces «auxiliaires venant de l'étranger (seraient) engagés par exemple pour le traitement des bagages». Cette situation entraîne une «nuisance violente» pour les voyageurs, a déploré la ministre de la Protection des consommateurs, Steffi Lemke (Verts), qui dit «attendre des compagnies aériennes qu'elles remplissent leurs obligations légales et qu'elles satisfassent les demandes légitimes des passagers rapidement et sans bureaucratie». Elle rappelle ainsi que les compagnies aériennes ont l'obligation d'informer les voyageurs de leurs droits et que les passagers ont droit à une indemnisation en cas d'annulation ou de retard de dernière minute.

Detlef Kayser, un membre du directoire de Lufthansa, a toutefois douché les espoirs dans le quotidien Welt, avertissant qu'«il ne sera malheureusement guère possible d'obtenir une amélioration à court terme maintenant, c’est-à-dire en été». «Nous nous attendons à ce que la situation se normalise à nouveau en 2023», a précisé ce responsable de Lufthansa, qui a supprimé plus de 2000 vols ces dernières semaines.


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