Russie: au Forum de Saint-Pétersbourg, Poutine peut compter sur la présence indienne

Ce samedi 18 juin se termine le Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en Russie. Si les pays occidentaux ont boycotté ce rendez-vous, en raison de la guerre en Ukraine, l'Inde était bien présente. New Delhi affiche sa volonté de ne pas laisser les sanctions occidentales entraver le développement de sa relation commerciale avec Moscou.

 

Pour contourner les obstacles bancaires liés aux sanctions, Moscou et New Delhi discutent d'un nouveau mécanisme de paiement en roubles contre roupies.

« La balance commerciale de l'Inde à l'égard de la Russie est très déficitaire, rappelle Biswajit Dar. Mais cela pourrait être compensé par des investissements russes en roupies en Inde », ajoute-t-il.

Ancien ambassadeur en Russie et conseiller à la sécurité nationale, P.S. Raghavan justifie la position diplomatique indienne : « Si même l'Inde s'aligne sur l'Otan et les sanctions occidentales, nous allons pousser la Russie dans les bras de la Chine. Or un tel axe hostile Russie-Chine ne bénéficierait à personne ! »

Alors que l'Inde fait, elle aussi, face à une importante inflation, peu de voix s'élèvent dans la classe politique contre ce rapprochement commercial avec la Russie.

Divergences sur l'appréciation de la situation économique russe

Sous sanctions économiques occidentales, le Kremlin ne cesse d'affirmer que la Russie résiste, contrairement à l'Europe et aux États-Unis qui souffriraient davantage de leurs propres mesures de représailles.

Ces propos ont suscité de vives réactions au Forum de Saint-Pétersbourg, où plusieurs responsables ont étalé au grand jour leurs désaccords sur la politique économique de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine.

La gouverneure de la Banque centrale de la Fédération de Russie, Elvira Nabioullina, appelle à une « perestroïka » structurelle, c'est-à-dire à une reconstruction de l'économie. Elle dresse un tableau de la situation actuelle beaucoup plus sombre que celui présenté par l'entourage de Vladimir Poutine.

La patronne de la Banque centrale pointe l'inflation, avec une hausse des prix proche de 18%. Elle s'inquiète également de la chute du PIB, qu'elle prévoit à -10% sur un an, contrairement au Kremlin qui annonce un recul de seulement 5%.

Elvira Nabioullina déplore enfin que l'économie russe dépende trop fortement du pétrole et du gaz, un secteur très exposé depuis le conflit en Ukraine.


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