L'inflation américaine persistante profite peu au dollar

Le dollar américain n'a bénéficié qu'à la marge mercredi 11 mai d'un indicateur montrant que l'inflation persiste aux États-Unis à un niveau élevé, ce qui fait craindre un durcissement encore plus marqué de la politique monétaire américaine.

 

Vers 19H30 GMT, le billet vert grignotait 0,02% face à l'euro, à 1,0526 dollar. Il avait frôlé 1,05 dollar immédiatement après la publication de l'indicateur CPI des prix à la consommation aux États-Unis en avril, avant d'osciller, sans conviction. Le CPI est ressorti en hausse de 8,3% sur un an, soit un peu moins que les 8,5% de mars mais au-dessus des 8,1% attendus par les économistes. «Le ralentissement du rythme de l'inflation va être très progressif», a commenté, dans une note, Kathy Bostjancic, économiste en chef du cabinet Oxford Economics.

Réaction modérée

La réaction relativement modérée du dollar est «un peu surprenante, dans la mesure où (le CPI) est une surprise notable», avec notamment un chiffre d'inflation dite sous-jacente, hors énergie et alimentation, qui a bondi de 0,6% sur un mois, a fait valoir Mazen Issa, de TD Securities. «La trajectoire monétaire actuelle de la Fed (banque centrale américaine) intègre une modération de l'inflation», a écrit, dans une note, Will Compernolle, du cabinet FHN Financial, donc une persistance à un niveau élevé «pourrait ouvrir la possibilité de hausses de taux encore plus agressives».

Une montée en régime dont la perspective bénéficie théoriquement au dollar. Face à ce regain de pression sur la Fed, l'euro a bénéficié des déclarations de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, qui a fixé mercredi au «début du troisième trimestre» la fin de ses rachats d'actifs. Elle a, en outre, indiqué que «quelques semaines seulement» pourraient s'écouler entre l'interruption de ce programme et une première hausse du taux directeur de la BCE.

La première réunion du conseil des gouverneurs de la BCE au troisième trimestre est prévue le 21 juillet. Pour Mazen Issa, l'environnement général «reste favorable à une résilience continue du dollar». Signe que le «greenback» demeure bien positionné, il est monté mercredi jusqu'à 0,8163 livre sterling pour un dollar, pour la première fois depuis près de deux ans.


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