Chine: la croissance des exportations au ralenti, à son plus bas niveau en près de deux ans

La croissance des exportations chinoises a fortement ralenti en avril : +3,9 % par rapport à l’année précédente. C’est le plus bas niveau enregistré depuis juin 2020. Une baisse liée aux confinements et semi-confinement de dizaines de mégalopoles en Chine, mais aussi à la diminution de la demande étrangère.

 

La faute à l’inflation qui pèse sur le revenu des ménages, les commandes venues des États-Unis et d’Europe, les deux principaux marchés du « Made in China », ont reculé ces dernières semaines. Avec une baisse notamment de la consommation d’écrans : tablettes, ordinateurs et smartphones très demandés pendant les périodes de résurgences épidémiques.

Mais aujourd’hui, c’est la Chine qui est confrontée au rebond Omicron. « La forte baisse de la croissance des exportations est principalement due aux fermetures dans de nombreuses villes, dont Shanghai », explique Zhang Zhiwei cité par le SCMP.

Perturbation des chaînes d’approvisionnement

La perturbation des chaînes d’approvisionnement contraint les fabricants à réduire leur production. La région du delta du Yangtsé autour de Shanghai est parmi les plus affectées par les mesures sanitaires. Elle représente plus de 50% de la production nationale, dont de nombreuses pièces de rechange essentielles à l’industrie. C’était également, avant les confinements, l’une des plus actives sur le plan de la logistique.

Des barrages sur les routes, une pénurie de chauffeurs, la hausse du prix des matières premières et des règles anti-épidémiques qui changent tout le temps ne favorisent pas un retour à la normale. « Alors que le nombre de cas confirmés de Covid-19 dans la région du delta du Yangtsé continue d'augmenter, les politiques locales de prévention des épidémies pour les camions changent constamment. Dans certaines régions, il y a des "changements quotidiens", ce qui pose également des défis à la gestion du fret », confient des professionnels du secteur à The Economic Observer.

Redémarrage partiel des usines

Depuis la mi-avril, la municipalité de Shanghai a autorisé près de 2 000 entreprises clés à reprendre le travail en « boucle fermée ». Les ouvriers dorment sur place, comme les routiers dans leurs camions. Une décision qui est loin de concerner l’intégralité des usines. Soixante-trois pour cent des membres de la Chambre de commerce japonaise n’avait pas redémarré leur activité fin avril.

Les importations, qui avaient légèrement reculé en mars, sont restées stables en avril par rapport à il y a un an, mais elles pourraient se tasser dans les semaines qui viennent. Le comité permanent du politburo du Parti communiste chinois, dans sa réunion du 5 mai, a mis l’accent sur un renforcement des inspections des cargaisons en provenance de l’étranger soupçonnées de contribuer à la propagation du virus en Chine.


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