Le Japon augmente sa contribution financières aux forces américaines

Le Japon a relevé vendredi sa contribution financière pour les forces américaines sur son territoire, sur fond de tensions régionales accrues avec la Chine et la Corée du Nord, mais aussi de frictions entre Tokyo et Washington sur la crise sanitaire.

 

Ce nouvel accord quinquennal signé vendredi 7 janvier va permettre « d'investir davantage de ressources pour approfondir notre disponibilité militaire et l'interopérabilité », a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken à l'ouverture d'un sommet en ligne entre les chefs de la diplomatie et de la Défense des deux pays.

La nouvelle enveloppe du Japon s'élève à 211 milliards de yens par an, soit 1 055 milliards de yens au total (8 milliards d'euros), selon le ministère japonais des Affaires étrangères interrogé par l'AFP. Cela revient à une hausse d'environ 5% par rapport à la période précédente.

En vertu d'un traité de sécurité nippo-américain datant de 1960, Washington assure la protection militaire du Japon, qui ne dispose que de « Forces d'autodéfense » aux moyens et missions limités. Mais Tokyo est mis à contribution pour les coûts associés à la présence des quelque 50 000 militaires américains stationnés sur son territoire.

« Actions provocatrices de la Chine », « menace persistante » de la Corée du Nord

Antony Blinken a rappelé vendredi les « actions provocatrices de Pékin qui augmentent les tensions dans le détroit de Taïwan, ainsi que dans les mers de Chine orientale et méridionale ». Il a aussi décrit les programmes balistiques de la Corée du Nord comme « une menace persistante », alors que Pyongyang a revendiqué cette semaine avoir procédé au tir d'essai d'un missile hypersonique.

Dans une déclaration commune, les chefs américains et japonais des Affaires étrangères et de la Défense ont aussi exprimé vendredi leurs « vives et persistantes inquiétudes » au sujet des violations des droits de l'homme dans la région chinoise du Xinjiang et à Hong Kong, et ont appelé à la « paix et stabilité » dans le détroit de Taïwan.

Pékin a fait part de « sa ferme opposition » à cette « ingérence » dans ses affaires intérieures. Lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a accusé Tokyo et Washington de « propager de fausses informations afin de discréditer la Chine ».

Foyers de Covid-19 sur des bases américaines

Le sommet américano-japonais de vendredi est intervenu dans un contexte de frictions entre Tokyo et Washington, du fait d'importants foyers de Covid-19 sur des bases américaines au Japon, en particulier dans le département d'Okinawa où la majorité d'entre elles sont situées. Des autorités locales japonaises accusent les forces américaines d'être à l'origine de la recrudescence de l'épidémie dans plusieurs zones de l'archipel.

Le gouvernement nippon a autorisé vendredi de nouvelles mesures sanitaires jusqu'au 31 janvier dans les départements d'Okinawa et de Yamaguchi, lequel accueille une base aérienne américaine, ainsi que dans le département voisin de Hiroshima. Le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi a rappelé vendredi avoir enjoint à Washington de « renforcer ses mesures anti-infection » sur ses bases militaires au Japon.

Alors qu'il était jusqu'à présent épargné par la vague Omicron grâce à des restrictions strictes à ses frontières, auxquelles les militaires américains ne sont cependant pas soumis, le Japon a enregistré jeudi plus de 4 000 nouveaux cas de Covid-19, un plus haut depuis mi-septembre.

 


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