Danone: une usine de yaourts bientôt convertie, les éleveurs laitiers inquiets

Près de 200 éleveurs laitiers du Sud-Ouest s'interrogent sur leur avenir depuis que Danone a annoncé cette semaine la conversion d'une usine de yaourts du Gers en site de production de boissons végétales, donc sans lait.

 

«Danone doit proposer des solutions. On ne peut pas lâcher en rase campagne, avec une aumône, des partenaires de long terme», a plaidé jeudi auprès de l'AFP la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), section spécialisée du syndicat majoritaire FNSEA.

En début de semaine, le leader français de l'agroalimentaire a annoncé qu'il allait investir 43 millions d'euros en 2022 pour «convertir (son) site basé à Villecomtal-sur-Arros dans le Gers en un site de production de boissons végétales».

Tensions

L'usine, qui compte près de 160 salariés, produit actuellement des yaourts des marques Activia, Velouté et Danone aux fruits d'ici, à partir du lait collecté chez 187 éleveurs de la région. A l'automne prochain doit débuter sa transformation en fabrique de «boissons végétales principalement à base d'avoine pour la marque Alpro» destinées aux «marchés français et européen».

«Le marché de l'alimentation végétale a triplé au cours des sept dernières années et devrait encore croître de 50% d'ici 2025 en France. Avec ce projet, nous prévoyons d'augmenter notre capacité de production de boissons végétales UHT de 25% d'ici 2024 en France», justifie le groupe.

Danone ne prévoit pas pour autant de réduire sa production de yaourts en France, selon ses déclarations à l'AFP: «Tous les volumes de Villecomtal-sur-Arros seront transférés sur nos autres sites» où des investissements sont prévus.

Mais les éleveurs livrant l'usine du Gers ne seront plus collectés. Danone dit vouloir «travailler main dans la main avec l'Organisation de producteurs du Sud-Ouest afin de trouver des solutions concrètes et adaptées aux différentes situations de nos partenaires agricoles».

Dans un communiqué, le syndicat FNPL «apporte son soutien à tous ces producteurs victimes d'un plan social brutal qui ne dit pas son nom». «Comme la fermeture d'une usine a dans une région des conséquences qui vont au-delà des pertes d'emplois directs, la remise en cause de la collecte dans un département a aussi des conséquences lourdes en terme d'emplois et de vitalité économique au-delà des agriculteurs», poursuit le syndicat.

La transformation du site du Gers aura également des répercussions pour les salariés, non chiffrées pour l'heure par le groupe, qui assure qu'il n'y aura pas de départ contraint.


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