Covid-19 : les compagnies aériennes se préparent à un déferlement de voyageurs aux États-Unis

À partir du 8 novembre, les voyageurs vaccinés de 33 pays sont autorisés à revenir après dix-huit mois de fermeture des frontières. Les réservations de billets ont bondi.

 

Le tiroir-caisse des compagnies aériennes européennes va de nouveau pouvoir se remplir. Privées de leurs vols transatlantiques, Air France-KLM, British Airways et Lufthansa, les trois principales compagnies européennes, avaient perdu l'essentiel de leurs revenus long-courriers et leur principale source de bénéfices après un an et demi d'interdiction de voyager.

Exsangues, elles ont commencé à reprendre des couleurs en juin, lorsque les portes de l'Europe ont été rouvertes aux voyageurs américains vaccinés. Mais avec le maintien du « travel ban » pour les Européens souhaitant se rendre aux États-Unis, les compagnies n'avaient pas rouvert leurs vols et leurs fréquences « en grand ». Cette fois, les Européens vaccinés vont pouvoir retrouver famille et amis sur le territoire américain. La reprise se dessine enfin.

Un axe vital pour les compagnies aériennes

L'axe transatlantique est vital pour des grands noms de l'aérien. Avant la pandémie, Air France-KLM et ses alliés Delta Air Lines et Virgin sur les vols transatlantiques engrangeaient ensemble 12 milliards de dollars par an grâce aux 340 vols assurés chaque jour entre les deux continents. « Pour Air France-KLM, ces vols représentent 40 % des recettes sur le long-courrier », résume une cadre d'Air France. La riche clientèle américaine n'hésite pas à s'offrir un vol en classe premium (première et business) pour visiter Paris.

Pendant la pandémie, la compagnie tricolore - comme ses concurrentes - avait maintenu ses vols vers une poignée de destinations américaines (Atlanta, Boston, Chicago, New York, Los Angeles). Essentiellement pour profiter de la bonne santé du fret aérien et remplir les soutes à défaut des cabines. Quelques passagers, des binationaux, étaient autorisés au compte-gouttes à voler vers les États-Unis dans un cadre sanitaire strict.

Impatients de voir leur fille et leur gendre à New York, ils avaient, dès les premières rumeurs de réouverture des frontières, réservé des billets pour le 2 novembre, en utilisant leurs miles. Mais quand ils ont voulu changer pour le 8, le nombre de miles requis avait triplé, signe d'une forte demande. Ils arriveront finalement le 9, à un tarif plus raisonnable.

Air France respire

Aujourd'hui, ces compagnies sont à l'offensive pour remplir leurs vols dès novembre et pour les fêtes. Air France, qui desservira onze villes américaines cet hiver, a dégainé ses promotions. L'aller et retour pour New York démarre à 342 euros, 456 euros pour Miami et 402 euros pour San Francisco. Les réservations grimpent déjà en flèche. D'ici à la fin mars 2022, Air France prévoit de revenir à une offre correspondant à environ 90 % de celle de 2019, contre 50 % à l'été 2021.

Les plus petits transporteurs aussi espèrent retrouver leurs clients. French Bée, la filiale à bas coûts d'Air Caraïbes, va accroître sa desserte de l'aéroport de Newark au départ de Paris-Orly. Elle passe de trois à quatre vols directs en A350-900. Puis ce sera de cinq à six par semaine pour Noël. La compagnie, qui s'est spécialisée sur la desserte de New York en classe affaires, respire à nouveau. Elle va mieux remplir ses quatre à cinq vols par semaine depuis Orly.

La clientèle d'affaires, en revanche, n'est pas au rendez-vous. Les réunions en ligne et le code de bonne conduite en matière d'émissions de CO2 ont refroidi les entreprises.


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