L'industrie britannique appelle Londres à cesser de «chercher des coupables»

Les industriels du secteur manufacturier britannique appellent le gouvernement à cesser de «chercher des coupables» et traiter les entreprises comme «l'ennemi intérieur» face aux difficultés auxquelles fait face l'économie du Royaume-Uni, y compris les pénuries de travailleurs et de biens.

 

Dans un communiqué lundi, l'association Make UK, qui représente le secteur manufacturier britannique, appelle le gouvernement à «tourner la page du Brexit, arrêter de chercher des coupables chez les entreprises à propos des difficultés importantes actuelles». L'association réagit particulièrement aux accusations du gouvernement conservateur de Boris Johnson, qui ces dernières semaines a martelé que les entreprises britanniques, plutôt que de demander des visas d'urgence pour les travailleurs européens afin de faire face aux pénuries d'employés, devaient arrêter de compter sur une main d'oeuvre immigrée bon marché.

Le Premier ministre Boris Johnson lors du congrès de son parti en particulier n'a cessé d'affirmer que sa vision pour le Royaume-Uni post-Brexit reposait sur l'idée de hauts salaires, hautes qualifications. «Loin de compter sur une main d'oeuvre bon marché, le secteur manufacturier est un secteur de hautes qualifications qui investit dans sa force de travail et paie déjà au-dessus de la moyenne nationale», poursuit Make UK.

Des mesures de soutien aux exportateurs

L'association appelle enfin le Chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak à «profiter de son projet de budget (qui sera présenté le 27 octobre, ndlr) pour dévoiler la vision de long terme du gouvernement pour l'économie afin de stimuler la reprise et la confiance des entreprises». «Il y a actuellement le sentiment dans le secteur que le gouvernement est encore en train de combattre la guerre précédente et considère les entreprises comme l'ennemi intérieur» souligne Stephen Phipson, directeur général de Make UK, cité dans le communiqué.

En référence à l'opposition au Brexit de nombreux chefs d'entreprises, il ajoute que «les entreprises ont tourné la page et le gouvernement doit faire de même». Pour réussir le défi de la transition énergétique du pays, Downing Street doit «encourager l'investissement dans les technologies et la formation», et le gouvernement «doit établir une stratégie de long terme qui marche pour les entreprises, pas contre elles».

Le lobby sectoriel demande notamment au Chancelier d'étendre «la prime de lancement d'entreprise pour au moins douze mois» et non seulement jusqu'en mars, de réformer la taxe sur l'immobilier commercial, mettre au point des mesures de soutien aux exportateurs, établir un groupe de travail industrie-gouvernement pour parer aux perturbations de la chaine d'approvisionnement.


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