Dette du Tchad: le FMI exhorte les créanciers privés à s'engager «sans plus tarder»

Le FMI a exhorté mardi les créanciers privés du Tchad à s'engager sans délai dans des discussions sérieuses pour restructurer la dette insoutenable du pays, condition sine qua non pour déclencher l'aide publique dont N'Djamena a cruellement besoin.

 

Le Fonds monétaire international rappelle qu'en juin, un accord avait été trouvé avec les créanciers publics dans le cadre du Club de Paris et du G20. Le FMI et N'Djamena avaient auparavant conclu un accord pour un programme d'aide. «Un processus crédible de restructuration de la dette avec les créanciers privés est nécessaire pour débloquer le financement public dont le Tchad a un besoin urgent», a toutefois indiqué Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI dans un communiqué. «Un engagement ferme, sans plus tarder, des créanciers privés sur leur volonté de négocier de tels traitements de la dette conformément à ce qui a été envisagé dans le programme soutenu par le FMI contribuerait à stimuler les efforts de redressement économique et de réduction de la pauvreté du Tchad», ajoute-t-il. S'il ne le nomme pas, le FMI a dans le viseur le groupe anglo-suisse Glencore qui possède des actifs pétroliers dans le pays.

Le Tchad est l'un des pays les plus pauvres du monde. Et sa situation économique et financière «continue de se dégrader à la suite des chocs combinés de la pandémie de Covid-19, de la baisse des prix du pétrole, du changement climatique et des attaques terroristes», rappelle le responsable de l'institution de Washington.

Restructuration de la dette

En janvier, le Tchad était devenu le premier pays à demander une restructuration de sa dette jugée désormais insoutenable dans le cadre d'un nouveau mécanisme (DSSI ou initiative de suspension du service de la dette) établi au printemps 2020 par le G20 et dont le cadre avait été adopté en novembre . Un comité des créanciers publics dans le cadre du Club de Paris et du G20 réunissant la Chine, la France, l'Inde et l'Arabie saoudite, avait été mis en place en avril. Et en juin, un accord avait été annoncé sur la restructuration de la dette. Ce comité avait aussi annoncé soutenir un programme de prêts du FMI pour soutenir le Tchad.

«Un traitement comparable de la part des créanciers privés du Tchad est désormais nécessaire», estime Abebe Aemro Selassie. Il ajoute que «la communauté internationale suivra de près les développements et attend avec impatience des progrès concrets dans l'engagement entre le Tchad et ses créanciers privés dans les prochains jours». Selon les données du FMI, la dette publique s'élevait à 2,8 milliards de dollars, soit 25,6 % du PIB, à la fin de l'année 2019.


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