Chine: le géant de l’immobilier Evergrande sommé de payer ses dettes astronomiques
Le mastodonte chinois de l'immobilier Evergrande est poussé par deux créanciers à rembourser immédiatement ses dettes, a révélé, vendredi 3 septembre, l’agence Bloomberg News. Plus de pression sur ce groupe, l'un des plus gros groupes privés de Chine, qui s'est lancé dans une diversification tous azimuts de ses activités, allant des parcs de loisirs à l'automobile. Evergrande avait déjà reconnu se battre pour maintenir ses activités à flot.
Le montant des remboursements réclamés sans délai n'a pas été précisé par Bloomberg. Mais les deux sociétés fiduciaires à la manœuvre figurent parmi les principaux créanciers non bancaires d'Evergrande. Or, l'endettement du promoteur est colossal : en juin, il atteignait déjà 75 milliards d'euros.
Le 152e groupe mondial, en termes de chiffre d'affaires selon le Fortune 500, a lui-même indiqué cette semaine qu'il présentait « des risques de défaut de paiement sur des emprunts ». Une inquiétude déjà affichée par les agences de notation le mois dernier : Moody's lui attribuant l'une des plus mauvaises notes possibles.
L’inquiétude est partagée par les autorités chinoises. Pékin a publiquement pressé le conglomérat de régler « activement » ses problèmes. Une démarche inhabituelle à la mesure de l'inquiétude que la santé financière du groupe suscite.
Une éventuelle liquidation aurait des conséquences considérables. Conséquences économiques, tout d’abord, car Evergrande dit employer 200 000 personnes et générer indirectement 3,8 millions d'emplois. Puis, des conséquences sociales : certains propriétaires, qui auraient déjà payé leur logement, pourraient ne jamais en bénéficier.
L'immobilier a joué un rôle clé dans la reprise post-pandémie. Mais Pékin, qui craint une surchauffe, a durci les conditions d'accès au crédit pour les promoteurs. Evergrande ne peut désormais plus vendre de biens avant d'en avoir formellement fini la construction, notamment.
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