Tokyo 2021: un manque à gagner considérable pour les sponsors et la ville

Alors que les Jeux olympiques s’ouvrent ce vendredi 23 juillet à Tokyo, le manque à gagner est estimé entre 2 et 2,5 milliards d’euros en raison du huis clos imposé par les organisateurs pour éviter la propagation de l’épidémie de Covid-19. Une décision qui fait suite à l’état d’urgence mis en place dans la capitale japonaise jusqu’au 22 août.

 

Ce huis clos aura des conséquences sur la billetterie, et le merchandising : il faut préciser que le panier moyen du spectateur se situe en temps normal entre 50 et 100 euros. Il y a un autre élément plus difficile à quantifier : c' est ce que l’on appelle l’activation marketing.

En clair, le nombre de clients potentiels que chaque marque peut toucher et fidéliser lors de ce genre d’événements à grande échelle. On parle ici d’une soixantaine d’entreprises japonaises qui sont impliquées dans l’événement pour des parrainages et une douzaine de grosses multinationales

Autre inconnue selon Michael Tapiro, fondateur de la Sports management School, l’image de marque de ces grandes entreprises, car « il faut s’imaginer qu’un stade vide, cela va déjà donner un ton bien morne à la compétition alors que le Japon subit une quatrième vague très violente et que, pardon de le dire ainsi, mais ce n’est pas quelque chose de très vendeur. »

Enfin, la facture pour la ville de Tokyo, cela reste une inconnue, la capitale japonaise qui pèse tout de même à elle seule 19% du PIB japonais.

 

L’annulation de la compétition en question

L’une des membres du comité olympique estime que « le Japon a déjà manqué l’occasion de les annuler ». Un message aussi martelé par les organisateurs et le gouvernement nippon. Dans un sondage, les Japonais eux estiment à plus de 80% que ces JO ne devrait pas avoir lieu. Le Japon a déjà déboursé 15,5 milliards d’euros pour ces jeux en raison du surcoût lié au report d’un an ; c'est déjà la facture la plus élevé de l’histoire des JO

En réalité, il y aura peu d’impact sur l’économie nippone qui se porte déjà bien. Le niveau de l'activité économique est déjà faible au Japon en raison de la pandémie et le pays mise sur sa puissance industrielle et sa force d’exportation pour maintenir sa place de 3e puissance mondiale. Le FMI a d'ailleurs relevé sa prévision de croissance cette année à 3,1%.

Quant aux marchés, ils avaient anticipé ce huis clos, même si certains sponsors locaux, comme le brasseur Asahi, ou l'équipementier Asics, l'action a déjà perdu 2% vendredi dernier. En revanche, pour le tourisme notamment, l’impact ne sera pas négligeable. Dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, on avait déjà anticipé l'événement en investissant. L’état d’urgence au Japon obligera en plus et restaurants à fermer à 20h.

D’après Capital Economics, les dépenses n’auraient pas dépassé 0,02% du PIB japonais. L'impact du manque de spectateurs ne sera donc pas assez important pour faire tanguer l’économie japonaise.

Quid des futurs JO de Paris en 2024 ? 

Si l’on en croit l’économiste du sport, Michael Tapiro, les sponsors vont déjà sans doute espérer une renégociation à la baisse de leur contrat à Tokyo étant donné le manque de visibilité et l’impossibilité d’assister à l’événement. Pour les JO de Paris 2024, il est probable que le scénario puisse être le même. Une olympiade dépasse souvent 100% des prévisions budgétaires. Et le Covid-19 risque à nouveau de jouer les trouble-fêtes. Paris estime que le budget dépensé pour les JO ne sera pas plus élevé que 7 milliards d’euros et que les jeux en 2024 rapporteront 10,7 milliards d’euros.


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