Les enjeux de la privatisation d'Eletrobras, première compagnie d'électricité d'Amérique latine

Le projet de privatisation d'Eletrobras est désormais adopté par les deux chambres du Parlement brésilien. L'État devrait donc bientôt perdre le contrôle de la première compagnie d'électricité d'Amérique latine. Il s'agit là d'un volet important du programme de désengagement de l'État du président Jaïr Bolsonaro.

 

La privatisation d'Eletrobras doit se faire via l'émission de nouvelles actions jusqu'à faire baisser la participation de l'État à 45% du capital de l'entreprise. Mais, s'il n'aura plus la majorité absolue, l'État conservera des « golden share », des actions préférentielles, pour les questions stratégiques. Cela lui permettra, par exemple, de mettre son veto à une prise de contrôle hostile. 

Le gouvernement espère concrétiser début 2022. D'ici là, le barrage d'Itaipu, à la frontière avec le Paraguay et les centrales nucléaires devront avoir été détachées du groupe Eletrobras. La Constitution prévoit en effet que ces installations soient gérées par l'État.  

Avec cette privatisation, Brasilia espère engranger environ 10 milliards d'euros, de quoi contribuer à renflouer les caisses de l'État. Le président d'Eletrobras voit aussi dans cette capitalisation une opportunité pour son entreprise de retrouver de la capacité à investir à un moment où le pays fait face à une sécheresse importante et à des pénuries d'électricité.  

 

Le ministre de l'Économie, l'ultra-libéral Paulo Guedes, a aussi promis que cela réduirait la facture d'électricité. Une promesse à laquelle ne croit pas l'opposition. Elle craint au contraire une hausse des prix. Elle considère aussi cette privatisation comme une « menace à la souveraineté nationale ». 


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