Mines: la RDC «perdante» sur les «contrats chinois» de 2008, selon l'ONG Afrewatch

Qu’est devenu l’argent des contrats chinois en RDC ? Selon une ONG congolaise, Afrewatch, l’État serait largement perdant dans ce qui avait été qualifié en 2008 de « contrats du siècle ». Un consortium d’entreprises chinoises devait accorder 6 milliards de dollars de prêts au pays et bénéficié d’un accès privilégié à ses ressources minières. Afrewatch s’est penché sur cette convention « mines contre infrastructures ».

 

Afrewatch a enquêté pendant cinq mois sur la Sicomines et la convention sino-congolaise de 2008, qui est à l’origine de la création de cette joint-venture. La Chine devait accorder plus de 6 milliards de prêts à la RDC : 3,2 milliards de dollars pour créer la Sicomines et 3 milliards de plus pour réaliser des infrastructures nécessaires au pays. En échange, Pékin devait obtenir une exonération totale de taxes et près de 70% des parts dans leur joint-venture. La Sicomines devait rembourser ces prêts avec les bénéfices réalisés sur une exploitation de cuivre aux réserves estimées entre 7 et 10 millions de tonnes, selon les époques.

Seulement la moitié du prêt a été versée

13 ans après, pour Afrewatch, la Chine et la RDC n’ont réalisé que moins de 50% de leurs engagements et la partie congolaise est largement perdante. Non seulement, moins de la moitié de l’argent prévu a été effectivement prêté par la Chine, soit près de 3 milliards. Mais la Sicomines n’a même pas touché l’intégralité de cette somme. Il y a 800 millions de dollars dont l’utilisation reste injustifiée.

Toujours selon l’ONG, alors que peu d’infrastructures ont été réalisées, la production de cuivre a, elle, bel et bien commencé depuis 2015. Cela fait partie des raisons pour lesquels Afrewatch demande un audit et la révision de la convention sino-congolaise.

Fait rare, deux responsables de la Sicomines étaient présents à la conférence de presse de présentation du rapport d’Afrewatch. Ils ont promis de répondre à toutes les préoccupations de l’ONG, mais ne pas avoir eu suffisamment de temps avant la sortie du rapport. L’un des deux a néanmoins assuré que le président Tshisekedi avait apprécié la manière dont était gérée la Sicomines et d'ores et déjà assuré que les contrats chinois ne seraient pas renégociés. Cette déclaration publique a été temporisée par la présidence.

Selon Michel Eboma, le conseiller principal en charge des mines interrogé par RFI, cette société ne peut pas s’exprimer au nom du chef de l’Éta.Une réunion mixte présidence, ministère du Portefeuille et ministère des Mines devrait se tenir, précise-t-il, pour discuter de toutes ces questions.


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