Commerce: l'administration Biden va contrer les pratiques «abusives» de Pékin

L'ancienne présidente de la Banque centrale américaine (Fed) était interrogée sur l'attitude que l'administration Biden allait adopter vis-à-vis de Pékin après une guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales sous l'ère Trump. «Nous devons nous attaquer aux pratiques abusives, injustes et illégales de la Chine», a déclaré Janet Yellen, reprenant des accusations portées par le président sortant Donald Trump et son administration.

 

Les Etats-Unis vont déployer un large arsenal d'outils pour contrer les pratiques «abusives», «injustes» et «illégales» de Pékin, a déclaré ce mardi la future secrétaire au Trésor Janet Yellen lors de son grand oral devant des sénateurs américains.

L'ancienne présidente de la Banque centrale américaine (Fed) était interrogée sur l'attitude que l'administration Biden allait adopter vis-à-vis de Pékin après une guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales sous l'ère Trump. «Nous devons nous attaquer aux pratiques abusives, injustes et illégales de la Chine», a déclaré Janet Yellen, reprenant des accusations portées par le président sortant Donald Trump et son administration.

Janet Yellen estime comme son prédécesseur, Steven Mnuchin, que ces pratiques causent du tort aux entreprises américaines, citant des barrières commerciales, des subventions «illégales» aux entreprises. Pékin «vole la propriété intellectuelle et s'engage dans des pratiques qui lui donnent un avantage technologique injuste», a-t-elle ajouté. «Nous nous préparons à utiliser une gamme complète d'outils pour y répondre», a-t-elle assuré, sans donner de détails.

Les Etats-Unis ne veulent plus faire cavalier seul

En revanche, elle a confirmé qu'il y aurait un changement de stratégie puisque Washington n'entend plus faire cavalier seul dans son offensive. Dès début décembre, Joe Biden avait lui-même indiqué au New York Times qu'il resterait ferme vis-à-vis de Pékin mais avait évoqué l'idée de faire front commun avec notamment l'Union européenne.

Les Etats-Unis et la Chine avaient signé en janvier 2020 un accord commercial dit «de phase 1». Pékin s'était engagé à augmenter d'au moins 200 milliards de dollars sur 2020 et 2021 ses achats de produits et services américains. En revanche, cet accord a maintenu des droits de douane américains de 25% sur toute un éventail de biens et de composants industriels chinois représentant 250 milliards de dollars et des mesures de rétorsion chinoises sur plus de 100 milliards de dollars d'importations en provenance des Etats-Unis. Joe Biden a déjà prévenu qu'il comptait maintenir ces droits de douane punitifs dans l'immédiat pour ne pas compromettre ses options.

Apaisement sur le numérique

Sur un autre sujet de friction, cette fois avec les Européens, Janet Yellen a semblé vouloir jouer la carte de l'apaisement et se rapprocher des Européens sur le délicat dossier de la fiscalité des géants du numérique. Prenant le contre-pied de son prédécesseur qui avait mis fin aux discussions dans le cadre de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), elle a souligné que cette taxe «permettrait de percevoir une juste part des entreprises, tout en maintenant la compétitivité de nos entreprises et en diminuant les incitations (...) aux activités offshore que nous ne voulons certainement pas récompenser».

'administration du président sortant Donald Trump, opposée à une taxation de ses champions, avait fait échouer ces négociations. Elle avait menacé la France de représailles sous forme de droits de douane supplémentaires sur des produits français emblématiques comme le champagne, en rétorsion à la mise en oeuvre d'une taxation française en attendant une taxation dans le cadre de l'OCDE. Mais, elle avait finalement annoncé récemment suspendre pour le moment leur application.

Par ailleurs, Janet Yellen a souligné qu'elle veillerait à ce que le niveau du dollar américain soit «fixé par les marchés». «Je travaillerai pour mettre en oeuvre la promesse du président élu de s'opposer à toutes les tentatives des pays étrangers de manipuler artificiellement les valeurs monétaires pour obtenir un avantage injuste dans le commerce», a-t-elle également déclaré. Le président Donald Trump a souvent décrié la dévaluation de certaines monnaies étrangères dont la monnaie chinoise pour dynamiser les exportations du géant chinois.


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