Violences en Biélorussie : l'UE envisage des sanctions économiques

«L'UE est prête à imposer des sanctions supplémentaires», avait assuré le porte-parole du chef de la diplomatie européenne après le décès d'un opposant, le peintre Roman Bondarenko, 31 ans, des suites des blessures infligées après son arrestation.

Des manifestations de l'opposition se tiennent régulièrement en Biélorussie depuis la réélection contestée du président Loukachenko cet été. STRINGER / AFP

 

L'adoption de mesures économiques pour sanctionner le régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko sera discutée jeudi 19 novembre par les ministres des Affaires étrangères de l'UE pour faire cesser la répression, ont indiqué plusieurs responsables européens. «Toutes les options sont ouvertes. Des sanctions sectorielles sont sur la table», a confié mercredi l'un d'eux à l'AFP. «Il revient aux ministres de décider de la nature des mesures à adopter», a-t-il précisé.

«L'UE est prête à imposer des sanctions supplémentaires», avait assuré le porte-parole du chef de la diplomatie européenne après le décès d'un opposant, le peintre Roman Bondarenko, 31 ans, des suites des blessures infligées après son arrestation.

L'UE a déjà sanctionné le président biélorusse, son fils et 53 membres de leur entourage, dont plusieurs ministres et chefs des forces de police jugés responsables de la répression contre la contestation de l'élection présidentielle du 9 août qualifiée de «truquée» par l'UE. Tous ont été interdits de séjour et leurs avoirs dans l'UE ont été gelés, sans que cela n'ait aucune incidence. «Rien n'a changé sur le terrain. La répression se poursuit», a déploré un responsable européen. «Il faut maintenir la pression et une impulsion politique est nécessaire», a-t-il confié.

Les Biélorusses continuent de manifester malgré la répression brutale, les arrestations et les sévices infligés. En exil à l'étranger depuis la réélection contestée du président Loukachenko en août, la cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, a plaidé mardi à Stockholm pour de nouvelles sanctions européennes contre le régime.

Aucune mesure concrète ne sera annoncée jeudi à l'issue de la réunion des ministres, car elle se tient en visioconférence à cause de la pandémie et a pour cette raison un caractère informel. Mais les ministres peuvent décider de nouvelles mesures et lancer la procédure pour leur adoption. «La question posée est comment aller plus loin. La réflexion est en cours pour déterminer quelle sera la nature des mesures prises car nous avons différents types de sanctions. Un calibrage est nécessaire et il faut un accord politique à 27», a expliqué un diplomate européen.

L'ajout d'entités et de nouveaux noms à la liste noire, ce qui permet de geler leurs avoirs dans l'UE est une des mesures envisagées, a-t-on précisé de source européenne. «Les États membres doivent se mettre d'accord sur les mesures à prendre. Il peut s'agir de sanctions économiques sectorielles ou l'ajout d'entités à la liste noire. Ce sera discuté jeudi», a expliqué un des responsables interrogés par l'AFP. L'unanimité des 27 est requise pour toute nouvelle sanction.

 


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