Fespaco: «Eyimofé» du Nigérian Chuko Esiri, un cinéma qui respecte le temps

Second jour, ce lundi 18 octobre pour le Fespaco, le festival de cinéma panafricain. Dans la compétition long métrage, la plus prestigieuse, dix-sept films sont sélectionnés. RFI a assisté à la projection d’Eyimofé, film réalisé par le Nigérian Chuko Esiri.

 

L’éloge de la lenteur est rare dans le cinéma d’aujourd’hui. C’est le parti pris dans ce diptyque qui raconte le quotidien de deux habitants de Lagos qui rêvent d’Europe : l’Espagne pour Mofe, joué par Jude Akuwudike, électricien, la cinquantaine, marqué par la vie et qui perd, suite à une accident domestique, sa femme et ses deux enfants.

Rosa, la quarantaine, serveuse, vit avec sa petite sœur. Elle côtoie le monde de l’argent, la journée, et retourne dans son appartement lugubre le soir.

Ces deux vies avancent en parallèle. Mofe qui n’est même pas soutenu par sa famille dans la douloureuse épreuve qu’il vit, finit par perdre son job. Rosa tente de sortir la tête de l’eau mais elle est toujours rattrapée par le manque d’argent.

Pas de jugement

Le réalisateur Chuko Esiri cherche à montrer cette réalité sans en rajouter. L’action est lente, les plans également. Le fait de tourner en 16 millimètres renforce cette volonté de respecter le temps.

Mofe finit par oublier l’Espagne, Rosa par se marier avec son logeur. Eyimofe (« C’est mon désir », en français) ne porte pas de jugement, ne cherche pas à attaquer un système. Mais c’est un film puissant, une clef pour s’interroger sur l’Afrique d’aujourd’hui.


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