Cinéma: un documentaire sur un couple homosexuel censuré au Kenya

Au Kenya un documentaire racontant une histoire d’amour entre deux hommes fait polémique. Alors qu’il continue sa tournée des festivals, « I am Samuel » devait bientôt sortir au Kenya, où l’homosexualité reste criminalisée. Mais l’agence gouvernementale de régulation de l’audiovisuel a annoncé, jeudi 23 septembre, interdire la projection et diffusion du documentaire dans le pays, le qualifiant de « blasphématoire ».

 

I am Samuel trace le portrait d'un Kényan qui après avoir grandi en région rurale, tombe amoureux d’Alex à Nairobi. Le film explore aussi sa relation difficile avec son père, qui a du mal à accepter l’homosexualité de son fils. Pour le moment, seule la bande-annonce est visible au Kenya, mais l’on peut déjà y voir des scènes de tendresse entre les deux hommes. De quoi choquer le Kenya Film Classification Board, l’agence gouvernementale de régulation de l’audiovisuel, qui a dénoncé un « affront à la culture et à l’identité kényane ».

Diffusé dès octobre sur Afridocs

Ces critiques sont difficilement recevables pour Peter Murimi, le réalisateur et coproducteur : « C'est de la censure. Le Kenya Film Classification Board nous empêche de débattre des questions LGBTQ. Ils veulent les réduire au silence. C’est un documentaire, il n’y a pas de manipulation, il montre la vraie vie, avec des vrais gens. Toutes les personnes dans le film sont d’ailleurs kényanes. Ce film doit être vu par le public. On va faire appel. »

Pour laisser les spectateurs juger par eux-mêmes, l’équipe du documentaire a voulu le rendre visible gratuitement sur le reste du continent. I am Samuel sera donc en accès libre sur la plateforme de streaming Afridocs dès octobre.

En 2018, les autorités kényanes avaient déjà censuré Rafiki, une fiction kényane racontant une histoire d’amour entre deux femmes. Le film avait à l’époque aussi été accusé d’encourager l’homosexualité. Après une bataille judiciaire, Rafiki avait finalement pu être diffusé pendant une courte période dans des salles combles. De quoi donner un peu d’espoir à l’équipe d’I am Samuel.


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