Le chef de la diplomatie américaine au Kenya pour évoquer les crises régionales

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a entamé, mercredi 17 novembre, une tournée africaine à Nairobi. Arrivé au Kenya, il a rencontré des leaders de la société civile avant un entretien avec son homologue Raychelle Omamo et le président Uhuru Kenyatta.

 

Lors de ce premier déplacement d’une tournée africaine de plusieurs jours, il a été question de la lutte contre la pandémie de Covid-19, mais surtout, cette première étape s'inscrit dans le contexte agité de la Corne de l'Afrique. Deux sujets en particulier ont été abordés : les conséquences du putsch au Soudan et la guerre civile en Éthiopie. Le Kenya, qui est actuellement membre du Conseil de sécurité des Nations unies, est un allié traditionnel de Washington et fait figure en ce moment d'îlot de stabilité.

Concernant le Soudan, Antony Blinken a soutenu ce mercredi la « volonté populaire de restauration d'une transition démocratique » et a demandé la libération des personnes arrêtées depuis le putsch. Les États-Unis ont déjà suspendu quelque 700 millions de dollars d'aide à Khartoum à la suite du coup d'État.

Le Soudan se trouvait sur le chemin de la stabilité démocratique, et retourner sur ce chemin est le meilleur moyen d'obtenir la paix et la prospérité, et de s'assurer à nouveau le soutien de la communauté internationale.

Un « cessez-le-feu est possible » en Éthiopie

Mais c'est surtout la guerre civile en Éthiopie qui est au cœur des préoccupations de l'administration américaine. Juste avant d'embarquer pour Nairobi, Antony Blinken a demandé de nouvelles discussions entre les belligérants et le déblocage de l'aide humanitaire. Selon lui, une absence d'accord entre les parties « conduirait à l'implosion de l'Éthiopie et aurait des conséquences sur d'autres pays dans la région ».

Je crois fermement qu'il y a une opportunité et surtout une nécessité absolue pour que toutes les parties arrêtent, parlent, se retirent, que l'assistance humanitaire circule dans le pays, et enfin, que les belligérants se retrouvent autour de la table pour négocier sur tous les différends qui ont émergé depuis un an. 

Lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Blinken, la ministre kényane des Affaires étrangères a estimé qu’un « cessez-le-feu est possible » en Éthiopie. « Nous croyons dans la capacité de l'Éthiopie à trouver un dénouement à cette crise », a-t-elle ajouté.

Sur le terrain, après plusieurs semaines d'avancées des mouvements armés régionaux menés par les rebelles tigréens du TPLF, l'heure est à l'accalmie sous la pression internationale. L'envoyé spécial de Joe Biden, Jeffrey Feltman, s'est d’ailleurs rendu dans le pays la semaine dernière, de même que celui de l'Union africaine, l'ex-président nigérian Obasanjo.

Washington a aussi adopté des sanctions vendredi contre l'armée et les autorités érythréennes, alliées du gouvernement d'Addis-Abeba. Des sanctions aussitôt dénoncées par l'Éthiopie.

 

 


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