L'opposant russe Alexeï Navalny appelle les Occidentaux à lutter contre la corruption

Victime d’une tentative d’empoisonnement, il y a tout juste un an, le 20 août 2020, et aujourd’hui emprisonné, l’opposant russe Alexeï Navalny a appelé les Occidentaux à agir plus résolument contre la corruption qu'il considère comme étant à l'origine des grandes crises mondiales, selon une tribune publiée ce jeudi 19 août dans plusieurs journaux européens.

 

La tribune a été publiée ce jeudi en français dans Le Monde, en anglais dans The Guardian et en allemand dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon Alexeï Navalny, « la corruption n'est plus depuis longtemps un problème intérieur » des pays autoritaires, parmi lesquels la Russie, mais « l'une des principales causes des défis mondiaux auxquels l'Occident aussi est confronté ».

L'opposant russe appelle les Occidentaux à évoquer la corruption comme sujet d'importance prioritaire lors des sommets internationaux et à mettre cette question sur la table lors des rencontres avec les dirigeants autoritaires, dont Vladimir Poutine, même si c'est « embarrassant », écrit-il.

Cinq mesures « réalistes, faciles à appliquer »

Selon Navalny, la corruption dans les pays autoritaires est facilitée par les systèmes financiers occidentaux, où l'argent volé est souvent transféré. Il propose ainsi en réponse cinq mesures « réalistes, faciles à appliquer ».

L'opposant propose entre autres de créer une catégorie des « pays qui encouragent la corruption » pour rendre plus facile l'adoption de mesures de rétorsion. Il suggère aussi d'introduire une « obligation de transparence » pour les entreprises occidentales qui souhaitent travailler avec des partenaires dans ces pays, et de fonder une organisation chargée « d'empêcher l'exportation de la corruption ».

 

« L'amère vérité, c'est que même les structures policières occidentales réservent un traitement privilégié aux étrangers corrompus. Avec un peu de volonté politique de la part du gouvernement [et des pressions de l'opinion publique], la situation s'améliorera. Pour commencer à agir [...] il suffit d'en avoir la volonté politique, un élément qui, malheureusement, manque souvent », poursuit Alexeï Navalny, estimant que « l'opinion publique peut enfin débloquer la situation ».

Le principal opposant à Vladimir Poutine est emprisonné jusqu'en 2023 pour n’avoir pas respecté son contrôle judiciaire. Il était revenu en Russie en janvier dernier d'une convalescence après un empoisonnement présumé. Les autorités russes se sont attelées ces derniers mois au démantèlement de son réseau avec notamment le classement de ses organisations comme « extrémistes » par la justice et le blocage de sites qui lui sont liés.


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