A l’ONU, une nouvelle résolution pour tarir les sources de financement de l’EI

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, jeudi 17 décembre, une résolution visant à tarir les sources de financement des djihadistes du groupe Etat islamique (EI). Pour la première fois, ce sont les ministres des finances des 15 pays du Conseil qui se sont réunis dans ce but à New York.

La résolution, un texte technique de 28 pages mis au point conjointement par Washington et Moscou, cible directement l’EI. Elle demande aux pays « d’agir de manière énergique et décisive pour couper les fonds et autres ressources économiques » de l’organisation, dont le pétrole et le trafic d’antiquités, et pour sanctionner « de manière plus active » ses soutiens financiers.

Les Etats sont invités à faire du financement du terrorisme « un grave crime dans leurs lois nationales », même en l’absence de tout lien avec un acte terroriste précis, et à intensifier les échanges d’informations à ce sujet, y compris entre gouvernements et secteur privé. Ce texte « complète de précédentes mesures et renforce les outils existants », a souligné le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, qui présidait la séance. « Le vrai test sera d’agir résolument pour l’appliquer », a-t-il ajouté.

Asphyxier le terrorisme 

« Tout doit être fait pour asphyxier financièrement le terrorisme », a affirmé de son côté le ministre de l’économie français, Michel Sapin. « Daech [l’acronyme en arabe du groupe Etat islamique] ne recule devant aucun crime pour se financer, a-t-il ajouté. Il a amassé un butin de guerre exceptionnel reposant sur des sources diversifiées : contrebande, extorsions, trafics. La France attachera une importance particulière à la mise en œuvre effective et rapide de cette résolution. »

Michel Sapin a appelé le Conseil de sécurité à « allonger la liste » des individus sanctionnés pour leur soutien financier aux groupes extrémistes. Il souhaite aussi une amélioration des échanges entre les cellules de renseignement financier des différents pays et du contrôle des nouveaux moyens de paiement anonymes, comme les cartes prépayées, utilisées par les auteurs des attentats du 13 novembre en France.

Chaque pays s’est engagé à remettre dans un délai de quatre mois un rapport sur les mesures qu’il aura prises pour appliquer la résolution. L’ONU devra aussi produire dans les 45 jours un rapport stratégique sur la menace djihadiste et sur les sources de financement de l’EI.

Le Conseil avait adopté en février une première résolution permettant de sanctionner les individus ou entités qui financent l’EI en lui achetant du pétrole de contrebande ou des objets archéologiques volés en Syrie et enIrak.


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